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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

mars 2000

Les droits de scolarité grugent davantage le budget des familles

De plus en plus, l'espoir des familles canadiennes de voir leurs enfants poursuivre des études universitaires ou collégiales s'estompe, selon les conclusions d'un rapport rendu public en février par l'ACPPU.

Le dossier Hors de portée. Les dépenses en éducation : les tendances des ménages révèle que les dépenses des ménages canadiens pour l'éducation ont énormément augmenté depuis quelques années, principalement en raison de la hausse des droits de scolarité des universités et des collèges.

La hausse du coût des études postsecondaires pèse lourdement dans le budget des ménages à revenu moyen et faible, d'après les conclusions du rapport. «Si la tendance se maintient, l'accès aux études postsecondaires sera de plus en plus conditionnel à la capacité du revenu.»

Le rapport révèle que, à la suite des compressions gouvernementales, les dépenses effectuées pour l'éducation ont constitué la composante des dépenses totales des ménages qui avait augmenté le plus entre 1992 et 1998, soit de près de 40 p. 100, une fois rajustée en fonction de l'inflation. Par contre, les dépenses totales pour toutes les composantes ont progressé de moins de 4 p. 100 pendant la même période.

«Il est particulièrement troublant que les dépenses des ménages au titre de l'enseignement postsecondaire ont gonflé alors que leurs revenus ont baissé», a fait remarquer le président de l'ACPPU, Bill Graham. «Les familles à faible et moyen revenu paient actuellement une part beaucoup plus grande de leur revenu disponible en droits de scolarité. La situation est tout simplement intenable.»

Le rapport révèle que la hausse rapide des droits de scolarité des établissements d'enseignement postsecondaire est presque entièrement la cause de l'augmentation des dépenses pour l'éducation. Les ménages qui ont déclaré des dépenses en frais de scolarité pour l'université et le collège ont payé 60 p. 100 de plus en termes réels en 1998 qu'en 1992. Les ménages à faible et moyen revenu ont puisé davantage dans leur revenu disponible net d'impôt pour payer des études postsecondaires.

Selon M. Graham, les gouvernements fédéral et provinciaux doivent admettre que la hausse des coûts pourrait avoir déjà incité les familles à faible et moyen revenu à écarter l'idée d'envoyer leurs enfants poursuivre des études postsecondaires.

«Les gouvernements doivent s'attaquer à la racine du problème, soit les compressions effectuées dans le financement public des collèges et des universités du Canada», a conclu M. Graham