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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

septembre 2002

Des frais de scolarité plus élevés

La majorité des étudiantes et étudiants canadiens devront sortir plus d'argent pour payer leurs frais de scolarité encore une fois cette année révèle la dernière enquête de Statistique Canada sur les frais de scolarité.

En 2002-2003, les étudiants inscrits à un programme universitaire de premier cycle paieront en moyenne 4,1 p. 100 de plus en frais de scolarité que l'année précédente, soit l'augmentation la plus importante en trois ans. De 1990-1992 à 2000-2001, les frais de scolarité moyens des étudiants inscrits à un programme de premier cycle se sont accrus de 135 p. 100. Il s'agit d'une hausse six fois plus rapide que celle du taux d'inflation enregistré pendant la même période.

" Les universités canadiennes risquent de redevenir des établissements élitistes, car les frais de scolarité croissent de manière incontrôlable ", a déclaré le président de l'ACPPU, Victor Catano. " Dans l'ensemble du pays, l'admission à nos universités doit se fonder sur le talent et non pas sur la richesse ", a poursuivi M. Catano. " Nous devons attirer les plus brillants éléments, pas seulement ceux qui peuvent payer. "

Les frais de scolarité moyens aux programmes de premier cycle seront haussés dans les universités de six provinces : l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, l'Ontario, l'Alberta et la Colombie-Britannique. L'augmentation la plus importante, soit 25,2 p. 100, sera observée en Colombie-Britannique, où le gouvernement a mis un terme à un gel de sept ans des frais de scolarité.

" Ces énormes hausses créent une crise de l'accessibilité ", a déclaré Ian Boyko, président national de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants. " Les étudiants issus de familles à faible et moyen revenu ont déjà moitié moins de chances que les autres Canadiens de faire des études postsecondaires; les frais de scolarité en hausse creusent donc cet écart. "

Selon M. Catano, la situation est particulièrement plus inquiétante pour les étudiants des deuxième et troisième cycles ainsi que des programmes professionnels qui continuent de faire face à d'énormes hausses. Les frais de scolarité des programmes des deuxième et troisième cycles se sont accrus de 11,1 p. 100 par rapport à 2001-2002, la hausse la plus forte ayant été enregistrée en Colombie-Britannique, soit 31,2 p. 100. Les étudiants en médecine et en droit seront également aux prises avec les plus importantes hausses en 2002-2003. Les frais de scolarité moyens en médecine augmenteront de 8,1 p. 100 tandis qu'ils enregistreront une hausse de 14,7 p. 100 dans les facultés de droit.

" Non seulement de nombreux étudiants moins nantis se trouvent exclus, mais leur champ d'études est également faussé ", a-t-il soutenu. " Comment allons-nous attirer de nouveaux médecins dans les régions rurales, dans la santé publique ou en recherche s'ils doivent rembourser plus de 100 000 $ en dettes d'études? "

M. Catano a félicité les gouvernements du Québec et du Manitoba qui ont limité la hausse des frais de scolarité pour 2002- 2003, et Terre-Neuve qui les a diminués de 10 p. 100.