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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

avril 2003

Les droits de scolarité freinent l'accès aux études

Un sondage que l'ACPPU a rendu public ce mois-ci laisse clairement entendre que la population canadienne s'inquiète que la hausse des droits de scolarité empêche des finissants qualifiés du secondaire de poursuivre des études collégiales ou universitaires.

D'après les résultats du sondage, plus de sept personnes sur dix sont d'accord ou fortement d'accord que l'augmentation du coût des études postsecondaires représente pour nombre de jeunes un obstacle financier insurmontable.

Victor Catano, président de l'ACPPU, estime que le sondage met en évidence les préoccupations grandissantes de la population à l'égard de l'accessibilité des collèges et des universités du Canada.

" Je crois que les préoccupations qui s'expriment dans le sondage sont le net reflet de l'expérience réelle de nombreuses familles canadiennes qui ne ménagent pas les efforts pour économiser afin de payer les études de leurs enfants ", a déclaré M. Catano. " La classe politique devra de plus en plus reconnaître ce problème. "

Les résultats du dernier sondage du Centre de recherche Décima, mené du 13 au 23 mars, révèlent que 70 p. 100 de la population croient que les études postsecondaires sont plus importantes que jamais. Toutefois, 67 p. 100 estiment également qu'il est plus difficile pour les jeunes familles d'aujourd'hui de payer des études collégiales ou universitaires à leurs enfants.

Des personnes sondées, 28 p. 100 blâment le gouvernement fédéral pour les hausses rapides des droits de scolarité depuis dix ans, alors que 27 p. 100 en font le reproche aux administrateurs des collèges et des universités. Environ une personne sur cinq déclare que le gouvernement provincial est le responsable des augmentations.

Les soins de santé dominent la liste de préoccupations de la population canadienne. En effet, 80 p. 100 des personnes sondées sont d'avis que le gouvernement fédéral devrait accorder à la santé une grande priorité au cours des cinq prochaines années. La protection de l'environnement et l'amélioration de l'accessibilité et de la qualité de l'enseignement postsecondaire arrivent en deuxième et troisième places parmi les priorités les plus importantes dont devrait s'occuper le fédéral.

Parmi les personnes sondées, peu ont choisi la réduction des impôts, la diminution de la dette, la lutte au terrorisme ou les négociations du libre-échange au nombre des grandes priorités.

" Dans l'ensemble, la population canadienne estime que les gouvernements devraient se concentrer sur des questions sociales largement définies comme la santé, l'environnement, l'éducation et la pauvreté ", a affirmé Victor Catano. " Les questions fiscales ou de sécurité reçoivent moins d'appui pour ce qui est de leur accorder une grande priorité. "

Le Centre de recherche Décima a également demandé aux personnes de l'échantillon comment elles croyaient que le gouvernement fédéral pouvait garantir que tous les étudiants qualifiés soient libres de poursuivre des études postsecondaires.

Du nombre, 33 p. 100 ont déclaré que le fédéral devrait augmenter le financement des universités et des collèges et 28 p. 100 ont estimé qu'il devrait fournir des bourses aux étudiants moins nantis. Le relèvement du plafond des prêts d'études (12,5 p. 100), les allégements fiscaux pour les étudiants (10 p. 100) ou les bourses d'études fondées sur le mérite (10 p. 100) ont reçu moins d'appui.

" Fait intéressant à souligner, les choix politiques les moins favorisés par la population sont précisément ceux que le gouvernement fédéral a cherché énergiquement à réaliser le plus au cours des dernières années ", a mentionné M. Catano.

Les résultats du sondage Décima se fondent sur un sondage téléphonique effectué auprès de 2 000 adultes à la grandeur du pays et sont considérés comme exacts 19 fois sur 20, avec une marge d'erreur de ±2 p. 100.