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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

septembre 2003

L'ACPPU défend des universitaires mêlés à une importante poursuite

Une diplômée de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC), Cynthia Maughan, intente une poursuite de 18 millions de dollars devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique contre l'université et quatre membres du corps professoral qui auraient exercé de la discrimination à son endroit en raison de ses convictions chrétiennes.

" Les accusations non fondées de discrimination dans cette affaire soulèvent des problèmes fondamentaux de liberté universitaire qui pourraient avoir des conséquences pour tous les professeurs d'université du pays ", a déclaré le directeur général de l'ACPPU, James Turk. " Ces problèmes touchent à la liberté de diriger nos cours, à ce que nous pouvons dire dans les séminaires et dans les discussions en classe, aux commentaires que nous écrivons sur les travaux des étudiants et à notre droit d'être honnêtes dans les lettres que nous écrivons. "

En janvier 2001, Mme Maughan, étudiante à la maîtrise en anglais, suivait le cours de stratégies en théorie littéraire, un cours de 2e cycle donné par la professeure Lorraine Weir.

D'après sa déclaration, Cynthia Maughan prétend que la professeure Weir a agi de manière discriminatoire à son égard. Elle mentionne, par exemple, que Mme Weir a permis aux étudiants d'avoir un cours spécial un dimanche, auquel Cynthia Maughan ne s'était pas opposée au départ, et même si Mme Weir lui a demandé de remettre un travail personnel au lieu d'assister à ce cours lorsque l'étudiante lui a fait part de ses réserves.

Mme Maughan a également contesté les commentaires négatifs que la professeure a écrits sur ses travaux ainsi que les préoccupations que cette dernière a exprimées parce que l'étudiante refusait de participer aux discussions en classe.

Mme Maughan a interjeté appel devant le comité sur l'équité du département d'anglais, la faculté des études supérieures et le comité des appels du conseil d'université de l'UBC avant d'intenter sa poursuite. Chacun de ses appels se fondait sur des motifs quelque peu différents. Dans chaque cas, l'appel a été rejeté.

Le département d'anglais et la faculté des études supérieures ont conclu que la professeure Weir n'avait pas mal agi. Le comité du conseil d'université, tout en rejetant l'appel, a formulé des commentaires additionnels qui critiquaient Mme Weir pour avoir omis d'ouvrir en temps opportun une pièce jointe à un message électronique de l'étudiante. Il a en outre critiqué le département d'anglais pour s'en être pris à la personnalité de Mme Maughan.

Les accusations de Cynthia Maughan contre les trois autres membres du corps professoral découlent des appels. Elle a cité deux des professeurs parce qu'elle s'oppose aux lettres qu'ils ont soumises aux organes d'appels. La troisième professeure est citée parce qu'elle aurait montré de l'antipathie envers la plaignante lors de son premier appel au département d'anglais.

Mme Maughan prétend en outre que l'UBC n'a pas pris les mesures nécessaires contre un étudiant diplômé qui a affiché un document dans une liste fermée de diffusion réservée aux étudiants diplômés en novembre 2000. Elle estime que ce document, qui critiquait âprement un candidat chrétien à une élection à l'époque, est discriminatoire à l'endroit des chrétiens.

Cynthia Maughan est représentée par Me Gerald Chipeur, un constitutionnaliste renommé qui exerce à Calgary. Il est également fellow de l'International Academy for Freedom of Religion and Belief et administrateur du Canadian University College.

La poursuite a fait largement les manchettes, notamment dans le National Post qui titrait " Christian 'Exposed to Contempt' " et dans le Report (Alberta), " Let's hope Cynthia Maughan beats the Christian-bashers at UBC ". Le Midwest Conservative Journal and Liberty (É.-U.) : A Magazine of Religious Freedom en a parlé et l'affaire a été mentionnée dans le site Web du Ku Klux Klan sous la rubrique des nouvelles internationales touchant les chrétiens blancs du monde entier.

Au départ, l'université fournissait les services d'un avocat pour elle-même et pour les quatre membres du corps professoral. Or, l'ACPPU et l'association des professeurs de l'UBC ont convenu que les graves problèmes de liberté universitaire soulevés par cette affaire exigent que les quatre professeurs soient représentés par un avocat indépendant et que l'ACPPU en assume la responsabilité. L'association a donné 50 000 $ à l'ACPPU afin de l'aider à payer les services d'un avocat indépendant pour les professeurs. S'il n'est pas nécessaire d'utiliser intégralement cette somme pour cette affaire, le reste sera versé au Fonds de la liberté universitaire de l'ACPPU.