Back to top

Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

février 2006

Assurer la pérennité des associations

Par Loretta Czernis
Qui assumera la présidence de votre association locale en 2011? Ce pourrait être, si vous planifiez bien votre relève, un membre du corps professoral en début de carrière ou quelqu’un qui n’est même pas en poste en 2006. Ce pourrait être aussi le père ou la mère d’une jeune famille qui aidera l’association de personnel académique à coordonner les services de garderie au sein du campus de sorte que ceux-ci soient offerts au personnel durant les heures de réunion et que les réunions ne soient tenues le soir qu’en cas d’urgence.

Il se peut très bien qu’en 2011 le président ou la présidente de votre association soit un professeur non titularisé conscient que la promotion des droits du personnel des établissements postsecondaires ne peut être mise en veilleuse pendant six ans jusqu’à ce qu’un employé obtienne sa permanence — sinon, une forte proportion des effectifs du personnel académique n’aura pas le droit d’accéder à la direction de leur association. Pour le président ou la présidente de 2011, les membres de votre association seront des collègues liés par une communauté d’intérêts et d’objectifs sous la protection de l’association.

Vos nouveaux collègues — ceux et celles qui ont adhéré à votre association ces cinq dernières années et ceux et celles qui seront embauchés au cours des cinq prochaines années — forment la relève de votre association. Ces gens seront certes porteurs d’énergie, d’enthousiasme, de nouvelles idées et d’une multitude de compétences, mais ils devront néanmoins être sensibilisés à l’important rôle politique de l’association de personnel académique.

L’ACPPU surveille depuis quelque temps l’insidieuse escalade de la commercialisation dans nos établissements d’enseignement postsecondaire. Nos nouveaux collègues sont nombreux maintenant à penser qu’ils doivent publier à tout prix et le plus vite possible pour sauver leur carrière. Il devient de plus en plus difficile pour eux de s’associer aux besoins de leurs collègues ou d’adhérer aux objectifs de l’association en tant qu’organisme de défense des droits des professeurs, bibliothécaires, chercheurs et, dans certains cas, des membres du personnel général.

Autrement dit, nos nouveaux collègues n’identifient pas aisément leur association de personnel académique au porte-parole d’un secteur vital auprès de leur communauté. Lorsqu’ils ont le temps de faire du bénévolat, il semble beaucoup plus facile pour bon nombre d’entre eux d’oeuvrer pour d’autres causes utiles.

Nous avons des collègues, par exemple, qui travaillent bénévolement à la banque d’alimentation ou au centre d’hébergement pour femmes de leur collectivité, mais qui n’ont jamais offert leurs services bénévoles à l’association. Travailler auprès de tels organismes procure une gratification immédiate — vous fournissez de la nourriture ou un gîte aux personnes dans le besoin. D’autres collègues se portent bénévoles auprès d’organisations politiques ou environnementales.

Nos collègues des groupes prônant l’égalité se révèlent de fervents défenseurs de leurs associations académiques lorsqu’ils ont la chance de mettre leurs compétences à profit. Nous avons la possibilité de contribuer à une foule de bonnes causes. Il nous faut faire passer un message clair à nos nouveaux collègues : l’avenir de nos universités est tributaire de leur participation.

Qui assumera la présidence de votre association locale en 2011? Ce sera quelqu’un qui considère ses collègues comme des amis au sein de la communauté locale et non pas comme des concurrents sur le marché de l’enseignement supérieur. Cette personne saura reconnaître à quel point le travail auprès de l’association de personnel académique est gratifiant, non pas parce qu’il s’accompagne de récompenses pécuniaires plus généreuses ou d’un profil de carrière plus impressionnant, mais parce qu’il procure l’occasion de contribuer au bien-être à long terme de l’enseignement postsecondaire en servant les intérêts du personnel tant, peut-être bien, académique que non académique.