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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

juin 2006

UPNC : la crise de la gouvernance se poursuit

L'assemblée des chefs de la Fédération des nations indiennes de la Saskatchewan (FNIS), tenue ce printemps, a rejeté le conseil prodigué par son propre groupe de travail de dépolitiser la gouvernance de l’Université des Premières nations du Canada (UPNC), dont le campus principal se trouve à Regina.

Les chefs ont décidé par vote de faire passer de 31 à 19 le nombre de sièges au conseil d’administration de l’université, complété d’un conseil consultatif de dix autres membres non votants. Le conseil d’administration sera formé de 14 représentants de conseils tribaux et de bandes indépendantes, de trois représentants étudiants, d’un membre du corps professoral et d’un membre exécutif de la FNIS qui assumera la présidence du conseil.

Dans son rapport, le groupe de travail sur l’avenir de l’université, mandaté par la FNIS, s’est attaché avant tout à examiner la structure de gouvernance de l’UPNC et a recommandé de ramener à 13 le nombre de membres du conseil qui devraient être nommés « principalement en fonction des compétences qu’ils peuvent offrir au conseil et non pas en leur qualité de représentants d’un organe de la gouvernance ».

« Le groupe de travail a souligné à quel point il était important que l’UPNC, comme toute autre université, soit suffisamment indépendante de son instance politique dirigeante », a déclaré le directeur général de l’ACPPU, James Turk. « Les chefs ont néanmoins rejeté ce conseil et créé un organe encore plus politisé, formé seulement de quatre membres n’exerçant pas des fonctions politiques. »

L’Association des universités et collèges du Canada (AUCC) avait donné à l’UPNC jusqu’au 14 juin pour démontrer qu’elle s’efforçait de mettre en oeuvre les recommandations du groupe de travail exigeant de l’institution qu’elle améliore sa structure de gouvernance. À son assemblée de juin, l’AUCC a annoncé que son conseil examinera la possibilité d’établir un comité chargé d’évaluer la situation à l’UPNC afin de déterminer si l’établissement satisfait aux exigences d’adhésion de l’association.

Avant la tenue de l’assemblée des chefs, la FNIS a demandé à Shauneen Pete, professeure à la faculté de l’éducation de l’Université de Regina, de rédiger un rapport expliquant ce qu’implique l’adhésion à l’AUCC.

Très critique à l’égard de l’AUCC, Mme Pete a dénoncé le fait qu’elle n’ait pu relever sur le site web de l’association et dans les médias aucune mention d’une possible promotion par l’AUCC des enjeux liés aux Premières nations et aux Autochtones en matière d’enseignement supérieur.

Elle a suggéré que l’UPNC « envisage de prendre en considération certaines des autres options qui s’offrent à elle en ce qui a trait à l’accréditation ».

L’AUCC a pris ombrage des déclarations contenues dans le rapport de Mme Pete et du fait que celle-ci ait accusé l’association d’afficher un désintérêt pour l’accès des Autochtones aux études supérieures. Dans un communiqué diffusé en mai, l’ACPPU a rejeté les allégations Mme Pete qu’elle qualifie de « totalement mensongères » et a dressé la liste des documents et publications dans lesquels l’association promeut la participation des étudiants autochtones à l’enseignement supérieur.

Par ailleurs, l’AUCC souligne dans son communiqué qu’elle demeure une organisation à participation volontaire. « Les universités qui présentent une demande d’adhésion à l’association souhaitent être reconnues comme des établissements possédant certaines caractéristiques et répondant à certaines normes; celles-ci sont importantes pour les professeurs et les étudiants ainsi que pour la reconnaissance aux échelles nationale et internationale. »