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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

octobre 2006

Préjugés et discrimination gênent l’avancement des femmes universitaires, selon un rapport américain

Les femmes universitaires sont sous-représentées dans bon nombre de disciplines des sciences et du génie à cause des préjugés et de la discrimination dont elles sont victimes, et non pas parce qu’elles sont dépourvues de la capacité innée à faire carrière dans ces domaines. Voilà l’une des conclusions principales qui émergent d’un rapport d’étude publié le mois dernier par la National Academies aux États-Unies.
     
Dans leur rapport de 364 pages intitulé Beyond Bias and Barriers: Fulfilling the Potential of Women in Academic Science and Engineering, les auteurs notent que, si les femmes représentent un segment croissant des étudiants de majeure en sciences et en génie dans l’ensemble des établissements d’enseignement, elles n’occupent toujours qu’un nombre infime des postes de professeurs dans les universités de recherche américaines.
     
Les femmes, ajoute le rapport, sont sous-représentées dans les rangs supérieurs du secteur de l’enseignement postsecondaire à cause « des pré-jugés non délibérés et des structures institutionnelles désuètes qui entravent l’accès des femmes à ces postes et leur avancement professionnel ».
     
Les auteurs rejettent catégoriquement l’idée que le fossé des sexes soit la conséquence des différences d’aptitude innées entre hommes et femmes. Cet argument largement véhiculé par l’ancien recteur de l’Université Harvard, Lawrence Summers, a été repris le mois dernier par un psychologue de l’Université de Western Ontario, Philippe Rushton, qui attribue le
« plafonnement voilé » à une infériorité d’intelligence plutôt qu’à la discrimination.

Le rapport révèle notamment que « les études réalisées jusqu’à présent n’ont relevé dans les manières respectives dont les hommes et les femmes pratiquent les sciences et les mathématiques aucune différence biologique notable qui puisse expliquer la faible représentation des femmes tant au sein du corps professoral des universités qu’au sein des instances dirigeantes dans les disciplines des sciences et de la technologie ».
     
Parmi les facteurs les plus susceptibles de nuire à l’avancement des femmes dans ces disciplines figurent, selon le rapport, les environnements de travail qui alimentent un parti pris contre les femmes, la remise en question de l’engagement des femmes à l’égard de la carrière universitaire, ainsi qu’un système de rémunération et de promotion prétendument axé sur le mérite mais destiné en fait à récompenser des critères qui, telle l’« affirmation de soi », peuvent être considérés comme étant socialement acceptables pour l’homme mais non pas pour la femme.
     
Les auteurs du rapport appellent les dirigeants des universités à prendre la tête des efforts en vue de recruter des professeures, de les maintenir en poste et de promouvoir leur avancement, et demandent aux organismes subventionnaires fédéraux et aux corporations professionnelles de s’assurer que leurs règles soutiennent la participation des femmes.