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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

mai 2007

Sondage : les Canadiens veulent un mécanisme de financement ciblé pour l’éducation postsecondaire

Une nette majorité de Canadiens veulent que tout nouveau financement fédéral pour l’éducation postsecondaire soit consacré à la réduction des droits de scolarité, révèle un sondage réalisé pour le compte de l’ACPPU et de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants.

Cinquante-trois pour cent des répondants au sondage estiment que les nouveaux crédits affectés aux universités et aux collèges dans le dernier budget fédéral devraient servir en priorité à abaisser les frais de scolarité. Pour 17 % des personnes interrogées, la priorité doit être mise sur l’embauche d’effectifs supplémentaires, pour 13 %, sur la création de nouvelles places pour les étudiants, et pour 12 %, sur l’augmentation du financement de la recherche.

« Ces constatations indiquent que le coût élevé des études universitaires et collégiales demeure la principale préoccupation des Canadiens en matière d’éducation postsecondaire », fait observer le président de l’ACPPU, Greg Allain.

Quarante-deux pour cent des répondants croient que le meilleur moyen de rendre les études collégiales ou universitaires plus abordables est de réduire les frais pour tous les étudiants, tandis que 32 % favorisent la création de bourses initiales non remboursables destinées aux étudiants en difficulté et que 23 % préconisent un relèvement des plafonds des prêts étudiants remboursables.

M. Allain est surpris de constater dans les résultats du sondage que 39 % des Canadiens sont d’avis que l’éducation devrait être gratuite dans les universités et les collèges comme elle l’est dans les écoles publiques. Dans la région de l’Atlantique, près de la moitié des répondants sont favorables à la suppression des frais de scolarité.

« Le fait qu’un diplôme d’études postsecondaires devienne aujourd’hui aussi important que ne l’était un diplôme d’études secondaires pour la génération précédente explique peut-être pourquoi il apparaît de moins en moins justifié, aux yeux des Canadiens, qu’une personne doive payer ses études de sa poche », fait valoir M. Allain.

Et les Canadiens, ajoute-t-il, sont favorables à la réduction des droits de scolarité même s’il leur faut pour cela renoncer à des réductions d’impôt. Près de 60 % d’entre eux seraient disposés à se passer de la prochaine réduction prévue de la TPS si l’argent en jeu servait à abaisser les droits de scolarité.

Il ressort également du sondage que les Canadiens sont dans l’ensemble satisfaits de la qualité de l’enseignement des établissements postsecondaires. Cinquante pour cent d’entre eux accordent une cote élevée ou très élevée aux universités et aux collèges canadiens, tandis qu’à peine 20 % les jugent insatisfaisants.

« Les Canadiens croient fermement que nos universités et collèges, de même que les membres de leur personnel, accomplissent un bon travail », souligne M. Allain.

Sur le plan politique, le sondage ACPPU/FCEE relève peu de changements, depuis les dernières élections fédérales, dans les pourcentages d’appui aux différents partis. Dans l’ensemble, les Conservateurs au pouvoir récoltent le soutien de 34 % des électeurs canadiens décidés ou favorables, tandis que les Libéraux recueillent 28 % des voix, que le NPD suscite l’appui de 16 % et que le Parti Vert se maintient à 12 %.

Au Québec, le Bloc Québécois arrive en tête de ligne avec 33 % de l’appui populaire, suivi des Conservateurs et des Libéraux presque à égalité avec environ 21 %. Dans le reste du Canada, les Conservateurs obtiennent l’appui de 38 % des électeurs, soit huit points d’avance sur les Libéraux qui arrivent au deuxième rang.

« Il est clair qu’aucun parti n’est en position de former un gouvernement majoritaire », signale M. Allain. « C’est pourquoi nous devons saisir l’occasion qui nous est donnée de faire pression sur tous les partis pour qu’ils placent l’éducation postsecondaire au rang des priorités au cours de la présente législature. »

Le sondage téléphonique a été réalisé par le Centre de recherche Décima, du 5 au 15 avril dernier, auprès de 2 000 adultes. Les résultats sont généralement exacts à 2,2 points de pourcentage près, 19 fois sur 20.