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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

septembre 2007

Frais de scolarité : une solution inadmissible

L’ACPPU met en doute un rapport qui critique le gel des frais de scolarité comme façon d’augmenter l’accessibilité de l’enseignement postsecondaire.

Dans son rapport, l’Educational Policy Institute (EPI), organisme américain, présente aussi des arguments qu’il a formulés antérieurement en faveur d’un accroissement des frais de scolarité combiné à une augmentation des subventions pour une petite partie seulement des étudiants les plus nécessiteux.

« Cette façon d’aborder l’aide financière aux étudiants est régressive et entraînerait une augmentation des frais de scolarité ainsi que de la dette de la grande majorité des étudiants », a déclaré Greg Allain, président de l’ACPPU. « Il faut une aide gouvernementale accrue pour rendre l’éducation abordable pour tous et une aide ciblée pour élargir l’accès aux personnes actuellement exclues du système. Le modèle proposé par l’EPI vise à engager le Canada sur la voie élitiste du système américain. »

Intitulé The End of Need-Based Student Financial Assistance in Canada?, le rapport critique vivement la politique de gel des frais de scolarité en place dans plusieurs provinces. Bien qu’il soit censé traiter de l’aide financière aux étudiants, il indique que les subventions universelles au titre des frais de scolarité constituent un moyen inefficace et inéquitable de financer l’enseignement postsecondaire et que toute forme de subvention des frais de scolarité devrait être considérée comme une aide financière aux étudiants et n’être attribuée qu’aux étudiants dans le besoin.
« Dans ce rapport, on affirme que tous les étudiants devraient payer une plus grande proportion du coût de l’éducation et que les études devraient être subventionnées dans le cas des étudiants à faible revenu », a ajouté M. Allain. « En somme, la vaste majorité des étudiants devraient compter sur des prêts pour payer les frais croissants. »

Le rapport signale aussi que les crédits d’impôt et les régimes enregistrés d’épargne-études (REEE) profitent d’une manière disproportionnée aux familles à revenu moyen ou élevé.
« Bien que nous reconnaissions que les REEE et les nombreux crédits d’impôt doivent être affectés aux subventions fondées sur les besoins, nous estimons que le plan global proposé par l’EPI constitue un mode de financement qui est peu judicieux et qui manque de vision puisqu’il oblige les étudiants à assumer une plus grande part du coût de l’enseignement postsecondaire », a déclaré M. Allain.

« Pour renforcer notre système d’enseignement postsecondaire, il nous faut offrir des possibilités et une aide financière universelles. Les personnes qui bénéficient d’un enseignement postsecondaire devraient payer cet avantage par l’intermédiaire d’un système d’impôt progressif, et non pas de frais immédiats élevés. Loin de proposer une modernisation du régime d’aide financière aux étudiants, le rapport présente une formule qui compliquerait ce régime, augmenterait les coûts de la plupart des étudiants et réduirait l’accès à l’éducation. »

Une version anglaise téléchargeable du rapport est disponible.