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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

novembre 2007

L’action d’un syndicat des enseignants en faveur de l’excellence

L’American Federation of Teachers (AFT) a entrepris une vive campagne de sensibilisation en vue d’assurer un meilleur soutien professionnel aux professeurs réguliers tout comme à leurs collègues non réguliers à temps partiel et à temps plein dans les établissements postsecondaires américains.

La campagne Faculty and College Excellence (FACE), dynamisée à l’échelle nationale par les associations affiliées de l’AFT, comporte trois volets : plaider pour faire adopter par les assemblées législatives des États le projet de loi type qu’a élaboré l’AFT; favoriser le recours à la négociation collective pour l’établissement des normes de travail et la promotion de pratiques exemplaires; s’employer à syndicaliser le personnel enseignant occasionnel.

Craig Smith, directeur associé de l’éducation supérieure de l’AFT — syndicat comptant 1,4 million de membres et représentant entre autres 160 000 professeurs, membres du personnel professionnel et étudiants employés des établissements d’enseignement supérieur —, a indiqué au Bulletin que la campagne de l’AFT avait réussi jusqu’ici à faire présenter le projet de loi type dans 11 États américains.

Si aucune assemblée législative n’a encore adopté de loi sur le modèle de ce projet, plusieurs d’entre elles l’étudient actuellement en comité et certains États tels que le Nouveau-Mexique et l’Oregon ont créé des commissions chargées d’étudier la question des effectifs dans leurs établissements postsecondaires.

Voici ce que l’on peut lire sur le site web de la FACE : « Aux États-Unis, les collèges et les universités renoncent de plus en plus à doter des postes permanents à temps plein. En 1960, 75 % des professeurs de collège occupaient des postes permanents à temps plein ou des postes menant à la permanence. Aujourd’hui, moins de 30 % des professeurs de collège et d’université sont titulaires de postes permanents à temps plein ou de postes conduisant à la permanence. Dans le même temps, les établissements ont embauché des centaines de milliers de professeurs non réguliers — tout particulièrement des professeurs auxiliaires et à temps partiel — qui sont par conséquent privés de conditions de travail aussi fondamentales qu’un salaire proportionnel, des avantages sociaux décents et des heures de travail au bureau rémunérées. »

La campagne menée d’un État à l’autre vise à faire augmenter le nombre de postes de professeurs à temps plein tout en mettant l’accent sur l’amélioration des conditions de travail des membres du personnel à temps partiel et en aidant ces derniers à obtenir des postes à temps plein.

Le projet de loi type permettrait, entre autres principes généraux, que 75 % des cours offerts au sein de chaque département soient donnés par des professeurs à temps plein, que, s’agissant de pourvoir les postes à temps plein, la préférence soit donnée aux candidats à temps partiel, et que les salaires et les avantages des professeurs contractuels à temps partiel atteignent la parité avec ceux de leurs collègues à temps plein.

L’énoncé de principes de l’ACPPU sur l'équité envers le personnel académique contractuel prévoit ce qui suit : « L’ACPPU estime que la nomination permanente et garantie d’universitaires de carrière constitue la meilleure façon d’assurer l’excellence en enseignement. L’ACPPU s’oppose au recours croissant de main-d’oeuvre occasionnelle pour satisfaire aux besoins en dotation continus. Le sous-financement et la souplesse administrative ne sont pas des motifs suffisants pour justifier l’embauche de personnel académique contractuel pour des nominations permanentes. »

« Les professeurs permanents des établissements postsecondaires américains font face à bon nombre des mêmes difficultés auxquelles se heurtent leurs homologues canadiens. On pense notamment à l’élimination graduelle des effectifs à temps plein et au recours de plus en plus marqué, par les administrations universitaires dans tout le Canada, à des professeurs contractuels à temps partiel », a fait observer le directeur général de l’ACPPU, James Turk. « Il est encourageant de constater l’ampleur des efforts que l’AFT déploie pour lutter contre les problèmes auxquels leurs membres sont confrontés et aussi pour trouver des solutions. »