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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

décembre 2009

De la main-d’oeuvre gratuite pour le secteur privé

Réunies à Ottawa à l’occasion de l’assemblée du Conseil de l’ACPPU, les associations de personnel académique ont adopté à l’unanimité une résolution contre les nouveaux programmes de subventions que le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) a lancés pour financer sur fonds publics des projets destinés à résoudre des « problèmes propres à (d)es entreprises » du secteur privé.

Ces nouveaux programmes — le Programme de subventions d’engagement partenarial et le Programme de subventions d’interaction — ont été annoncés le 24 novembre dans le cadre de la nouvelle Stratégie en matière de partenariats et d’innovation du CRSNG.

« L’adoption unanime par les délégués d’une résolution d’opposition ferme aux nouveaux programmes est très significative de notre profonde préoccupation face à la décision du CRSNG d’établir ces programmes sans consulter au préalable le milieu de la recherche universitaire », a indiqué le directeur général de l’ACPPU, James Turk.

La résolution déclare : « Le CRSNG doit demeurer un organisme subventionnaire chargé de favoriser la recherche fondamentale avalisée par des pairs. S’il est possible d’établir entre le secteur privé et les uni­versités des liens qui soient conformes à la liberté académique, il demeure que l’affectation ciblée des fonds du conseil subventionnaire aux besoins de recherche du secteur privé affaiblit la capacité du Canada à contribuer à l’enrichissement gén­éral des connaissances dans l’inté­rêt public. »

M. Turk juge fort préoccupant que l’orientation privilégiée par le CRSNG transparaisse dans la composition de son conseil, dont plus de la moitié des membres provien­nent du secteur privé et bon nombre d’entre eux ne sont même pas des scientifiques.

« Alors que les trois conseils subventionnaires du Canada consti-tuent pratiquement la seule source de financement de la recherche fondamentale, il est inquiétant de voir le CRSNG s’engager dans une telle direction en créant ces deux programmes », dit-il, ajoutant qu’utili­ser des fonds publics pour permettre à des chercheurs de résoudre des « problèmes propres à (d)es entreprises » revient à « fournir de la main-d’oeuvre gratuite au secteur privé ».

L’ACPPU a écrit une lettre au président du CRSNG pour lui demander d’engager des discussions au sujet des programmes et de veiller à ce que le milieu de la recherche universitaire soit dorénavant pleinement consulté avant la mise en place de futurs programmes.