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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

février 2010

Le manque de parité dans l’échelle de la carrière académique

Un rapport met en lumière les taux de rémunération et d’emploi moins élevés chez les femmes, les Autochtones et les membres de minorités visibles qui enseignent dans les universités canadiennes.
Malgré les politiques et les pratiques d’équité en matière d’emploi en place depuis longtemps, les femmes et les Autochtones demeurent sous-représentés au sein du corps professoral universitaire canadien et, tout comme les membres de minorités visibles, gagnent des salaires inférieurs et sont frappés par un taux de chômage plus élevé. Voilà ce que constate notamment le dernier numéro des Dossiers en éducation de l’ACPPU.

Selon les données de Statistique Canada, la proportion des profes­seures est passée de 29 % à 33 % de 2001 à 2006 et leur représentation aux rangs les plus élevés a dépassé 20 %, en hausse de cinq points au cours de la même période.

Les professeurs appartenant à une minorité visible forment 17 % de la profession, soit un peu plus seulement que la représentation de ce groupe au sein de la main-d’oeuvre canadienne.

Les Canadiens des Premières nations demeurent le groupe le plus sous-représenté. En 2006,
2 % de tout le corps professoral universitaire déclarait avoir une ascendance autochtone, contre
4 % des adultes du principal groupe d’âge (de 25 à 54 ans) de toute la population ac­tive expérimentée.

Les données de 2005 ré­vèlent que les membres des trois groupes gagnent des sa­laires moindres. Le revenu annuel moyen des profes­seures à temps plein était de 79 133 $, équivalant à environ 82 % du salaire de leurs collègues masculins, et l’écart était encore plus prononcé our les membres de minorités visibles dont le salaire moyen s’élevait à 69 390 $, soit 10 % de moins que celui de l’ensemble du corps professoral.

« L’écart de revenu ne peut s’expliquer uniquement par la différence de qualification professionnelle », souligne la présidente de l’ACPPU, Penni Stewart. « Il est également attribuable à des raisons systémi­ques telles que des pratiques internes et des structures salariales discriminatoires ainsi que des pratiques de recrutement et de promotion discriminatoires de la part des établissements. »

Le chômage est également plus marqué chez les femmes, les Autochtones et les membres de minorités visibles par rapport à l’ensemble du corps professoral. Globalement, le taux de chômage chez les femmes était de 5 % en 2005, contre 3 % chez les hommes. De même, ce taux atteignait 6 % chez les professeures et professeurs de minorités visibles, contre 4 % chez leurs collègues n’appartenant à aucun groupe minoritaire visible. À près de 8 %, le taux de chômage était encore plus élevé chez les professeures de minorités visibles.

« Il appartient aux établissements et aux associations de personnel académique d’examiner d’un oeil plus critique les structures et les prati­ques qui peuvent perpétuer les iniquités, comme la multiplication des échelons salariaux et la ségré­gation par discipline », fait valoir Mme Stewart. « Compte tenu du vieillissement du corps enseig­nant au Canada et de la re­lève qu’il faut assurer, les établissements doivent saisir l’occasion de faire de la promotion de l’équité une de leurs priorités fondamentales. »