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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

février 2011

U. de la S. : le doyen de la faculté de droit nommé dans la controverse

La faculté de droit de l'Université de la Saskatchewan [Photo : Université de la Saskatchewan]
La faculté de droit de l'Université de la Saskatchewan [Photo : Université de la Saskatchewan]
C'est avec étonnement que les membres du comité de recrutement chargé de pourvoir le poste de doyen de la faculté de droit à l’Université de la Saskatchewan ont appris que les hauts dirigeants de l’établissement avaient passé outre à leurs recommandations.

Le conseil d’administration a en effet décidé par vote d’embaucher le professeur de droit Sanjeev Anand de l’Université de l’Alberta, le candidat qu’aurait favorisé le recteur de l’Université de la Saskatchewan, Peter MacKinnon.

S’il est vrai que l’université n’est pas tenue de suivre les recommandations du comité de recrutement, il n’en demeure pas moins qu’en faisant fi du choix proposé, elle a dérogé à une convention établie de longue date et a, semble-t-il, cons­terné bon nombre des membres du comité qui avaient investi de longues heures de travail bénévole à chercher et à interviewer des candidats. Pour des raisons de confidentialité, ces membres ne peuvent discuter publiquement de la teneur de leurs recommandations.

« Il n’existe, à ma connaissance, aucun précédent d’une telle pratique à l’Université de la Saskatchewan », a déclaré le vice-président de l’association du personnel académique, Jim Cheesman, qui siège à un comité mixte (conseil de l’université et conseil d’administration) chargé d’améliorer les procédures de recrutement et d’évaluation pour les gestionnaires supérieurs.

Les améliorations recommandées, encore à l’étude par le conseil, n’ont pas servi à la sélection du profes­seur Anand. M. Cheesman croit que les nouvelles lignes directrices devraient être finalement adoptées par le conseil d’administration et appliquées dans les situations de recrutement futures.

Selon lui, les recommandations du comité mixte contribueront à redresser l’obscur processus actuel en clarifiant les critères d’embauche, en définissant la composition des comités de recrutement et en favorisant, dans la plus large mesure possible, la transparence et la responsabilisation sans porter atteinte au droit des candidats à la vie privée.

Comme le prévoit la loi consti­tu­tive de l’Université de la Saskatchewan, les recommandations d’embauche faites par les comités de recrutement ne sont pas exé­cu­toires et demeureront ainsi, a ajouté M. Cheesman.

Ce dernier estime cependant que chaque fois où les gestionnaires « ne peuvent s’accommoder » du choix arrêté par un comité, le pro­cessus devrait être déclaré comme étant « infructueux » et le comité devrait être pleinement informé de la si­tuation avant qu’un autre processus de recrutement ne soit mis en oeuvre.

Aussi met-il en garde : « Conti­nuer à faire la sourde oreille aux recommandations des comités de recrutement ne servira qu’à instaurer un climat délétère et à attiser le cynisme des gens face au processus. »

Le vice-recteur aux études Brett Fairbairn a refusé de donner des précisions sur le recrutement du nouveau doyen de la faculté de droit, mais il a reconnu que la ré­vi­sion en cours du processus d’embauche mènera à une « codification des principes généraux » et, par la voie de mises à jour réguli­ères, permettra d’« énoncer plus clairement les facteurs à prendre en considération ».

« Le recrutement en soi mobilise beaucoup de gens. C’est une démarche unique qui reflète la culture de l’établissement, mais qui génère dans le même temps une diversité d’opinions », a fait valoir M. Fairbairn au sujet de l’incident.