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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

mars 2011

Québec sévira contre l’Université McGill

La ministre de l’Éducation du Québec, Line Beauchamp, a confirmé l’intention de son gouvernement de sanctionner financièrement l’Université McGill pour avoir augmenté de près de 1 500 %, en septembre dernier, les frais de scolarité pour son programme de maîtrise en administration des affaires (MBA).

Tel que nous l’avons mentionné dans l’édition de janvier du Bulletin, l’établissement universitaire montréalais a fait passer le coût de son programme de 2 000 $ environ à 29 500 $, soutenant que, faute d’un financement public suffisant, il n’avait plus les moyens de subventionner le programme et de soutenir la concurrence internationale.

L’université envisagerait d’imposer une autre hausse de 3 000 $ à la prochaine cohorte d’étudiants.

Rejetant les justifications invoquées, la ministre Beauchamp a fait valoir que d’autres universités du Québec offraient d’excellents programmes de MBA dans les limites du modèle de droits de scolarité fixés réglementairement. Elle n’a toutefois pas précisé les modalités des pénalités qu’encourra McGill. Sa prédécesseure, Michelle Courchesne, qui a été affectée à d’autres fonctions par suite d’un remaniement ministériel l’été dernier, avait dit vouloir retrancher de l’enveloppe budgétaire allouée à McGill un montant équivalent à l’augmentation des frais.

Dans une entrevue accordée au Devoir le 25 février, Mme Beauchamp a confirmé que son ministère avait pris une mesure exceptionnelle en novembre dernier en demandant la liste des étudiants inscrits au programme de MBA à McGill.

« Il fallait tenir compte des étudiants étrangers, des étudiants canadiens, et les analyses sont pratiquement terminées. D’ici peu, je serai en mesure de donner les chiffres de la pénalité imposée à McGill », a indiqué la ministre.

« Le gouvernement cherche ainsi à empêcher la mise en place d’un système à deux vitesses en matière de programmes de MBA au Québec », a déclaré le directeur général de l’ACPPU, James Turk. « L’acceptation dans un programme d’études au Québec doit reposer sur le mérite, et non pas sur le revenu familial, quelle que soit l’université québécoise où l’on souhaite poursuivre ses études. »