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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

janvier 2012

Le sort de la NSCAD demeure précaire

L'université doit présenter au gouvernment provincial, d'ici le 31 mars, un plan financier viable.

Vue sur le port d'Halifax du nouveau Port Campus moderne de l'Université NSCAD.  (Rory Hyde)
Vue sur le port d'Halifax du nouveau Port Campus moderne de l'Université NSCAD. (Rory Hyde)
L'Université NSCAD a renoué, mais pour un temps seulement, avec la stabilité, grâce à la ratification récente de conventions collectives de courte durée et au financement par le gouvernement provincial du déficit de 2,4 millions de dollars de la vénérable institution de la Nouvelle-Écosse en proie à des difficultés financières.
     
Le gouvernement provincial est venu au secours de l’Université NSCAD après la publication du rapport d’un consultant, qui qua­-lifie d’« insoutenable » la situation de l’établissement et attribue la responsabilité du gros du déficit à la précédente administration. Celle-ci avait donné le feu vert à la construction d’un campus portuaire avant d’avoir les fonds nécessaires.
     
Dans son rapport de 13 pages, l’ancien sous-ministre Howard Windsor recommande de lier le renflouement de l’Université NSCAD à la volonté de l’institution d’explorer des pistes de collaboration avec d’autres universités et de présenter, d’ici le 31 mars, un plan financier viable basé sur une consultation des parties prenantes.
     
Alvin Comiter, président du FUNSCAD, le syndicat des professeurs du Collège des arts et du design de la Nouvelle-Écosse, estime peu probable qu’une consultation sérieuse suivie de la présentation d’un plan soit possible dans un délai aussi serré.
     
« Le gouvernement est résolu à faire échouer nos efforts pour présenter un nouveau plan. Nous craignons un coup monté. Nous échouerons et le gouvernement nous imposera une fusion. »
     
Un rapport soumis en septembre 2010 à la province décrivait déjà l’institution comme une université en crise et réclamait sa fusion avec l’Université Dalhousie.
     
M. Comiter affirme qu’une fusion avec l’Université Dalhousie entraînerait probablement des pertes d’emploi et le retrait de nombreux cours à l’Université NSCAD.
     
Daniel O’Brien, ex-président et recteur de l’Université St. Thomas au Nouveau-Brunswick de 1990 à 2006, a été nommé par le gouvernement pour aider l’Université NSCAD à examiner son programme d’études et l’utilisation des locaux, et à évaluer les possibilités de collaboration.
     
Mais d’après M. Comiter, le nouveau facilitateur ne prévoit pas de rencontrer les membres du personnel académique, malgré la recommandation à cet effet dans le rapport, et même s’il répète que l’« image de marque » de l’Université NSCAD et son programme d’études unique axé sur le travail en atelier méritent d’être protégés, car ils ont permis depuis nombre d’années des « contributions remarquables aux arts et à la cul­ture de la province, du Canada et d’ailleurs ».
     
La convention collective conclue entre le FUNSCAD qui représente quelque 115 professeurs et bibliothécaires à temps plein et à temps partiel, et 30 techniciens et l’Université a été ratifiée juste avant la diffusion, à la mi-décembre, du rapport Windsor.
     
La convention de 18 mois expire à la fin de 2012. Les syndiqués ont renoncé à une augmentation de salaire et consenti à une suspension d’un an de la clause sur le corps professoral. M. Comiter indique toutefois que le FUNSCAD a obtenu une augmentation des prestations de maladie pour les enseignants à temps partiel, qui constituent l’essentiel de l’effectif professoral.
     
Il a soutenu que FUNSCAD maintiendra ses pressions pour obtenir des rencontres avec le facilitateur. Créée il y a 125 ans, l’Université NSCAD est le plus vieil établissement d’enseignement des beaux-arts indépendant au Canada.