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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

janvier 2012

Les universités de la Nouvelle-Écosse confrontées à des coupes budgétaires

(KRS/SHUTTERSTOCK.com)
(KRS/SHUTTERSTOCK.com)
La Nouvelle-Écosse se singularise comme étant la seule province au pays à avoir pratiqué, ces dernières années, des coupes dans le financement de base de l’éducation postsecondaire.
     
Après avoir réduit de 4 %, dans son budget d’avril 2011, la subvention de fonctionnement qu’il verse chaque année, le gouvernement vient d’annoncer une nouvelle entente avec les universités de la province prévoyant une autre réduction de 3,1 % pour la prochaine an­née scolaire.
     
Selon le conseil des recteurs d’université de la Nouvelle-Écosse (CONSUP), les coupes pour 2012-2013 annoncées le 5 janvier dans un protocole d’entente de trois ans représentent une suppression d’environ 33 millions de dollars une fois l’inflation prise en compte. Le financement de base accordé aux 11 universités néo-écossaises s’établit à 324 millions de dollars pour 2012-2013.
     
Dans un communiqué de presse,la ministre provinciale responsable de l’enseignement postsec­ondaire, Marilyn More, affirme que la compression du financement s’impose pour faire en sorte que « nous vivions tous selon nos moyens ».
     
Tout au long de la durée de l’entente, les universités pourront se faire concurrence pour obtenir des subventions en vertu d’un nouveau programme d’excellence et d’innovation, selon qu’elles seront en mesure de diminuer effectivement leurs coûts de fonctionnement en réalisant de nouveaux gains d’efficience.
     
Les membres du personnel académique et les étudiants ont condamné à l’unanimité l’approche de la terre brûlée adoptée par le gouvernement provincial à l’endroit de l’éducation supérieure.
     
« Au lieu de poursuivre une stratégie d’investissement prudente et avérée dans le secteur de l’éducation postsecondaire comme le font actuellement les autres provinces pour surmonter une période d’incertitude économique, le gouvernement prend des mesures de réduction des coûts qui ne font que saper davantage la qualité de l’éducation postsecondaire en Nouvelle-Écosse et en restreindre plus l’accessibilité », déplore le président de l’association des professeurs d’université de la Nouvelle-Écosse (ANSUT), Chris Ferns.
     
Ce dernier se dit d’autant plus inquiet que l’entente permet d’augmenter de 3 % chaque année les droits de scolarité exigés des étudiants néo-écossais. Les frais imposés aux étudiants en médecine, en dentisterie et en droit sont déréglementés tout comme le sont les frais réclamés aux étudiants étrangers.
     
La présidente de la section de la Nouvelle-Écosse de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, Maxime Audet, estime pour sa part que les étudiants souffriront des conséquences de cette annonce. « Les hausses de frais de scolarité associées aux réductions du financement public ne peuvent signifier qu’une chose : les étudiants de la Nouvelle-Écosse seront contraints de payer plus et d’obtenir moins. »
     
Le protocole d’entente prévoit également un examen des politi­ques des frais de scolarité, sans compter la dérèglement possible des frais pour les étudiants provenant des autres provinces qui, comme le souligne Mme Audet, doivent débourser actuellement 1 000 $ de plus que les étudiants néo-écossais qui fréquentent l’université dans cette province.
     
D’après les données de Statistique Canada, les étudiants inscrits à un programme de premier cycle en Nouvelle-Écosse payent en moyenne 5 731 $ en frais de scolarité, soit l’un des montants les plus élevés parmi les provinces.