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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

septembre 2014

Controverse autour du cas de M. Salaita

Les actions de l’Université de l’Illinois suscitent des critiques généralisées et des préoccupations au sujet de la liberté académique.

Au début du mois d’août, l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign a abruptement retiré une offre d’emploi faite à Steven G. Salaita, mesure qui n’a pas tardé à attirer l’attention du milieu universitaire. Ancien professeur d’anglais à la Virginia Tech University, M. Salaita a vu son offre d’emploi retirée après qu’il eut diffusé sur Twitter plusieurs remarques au sujet du conflit israélo palestinien.

Invoquant le principe de la liberté académique, l’ACPPU a écrit à la chancelière de l’université, Phyllis Wise, pour l’exhorter à respecter les droits du corps professoral et à régler la question avec promptitude et de manière appropriée.

« La liberté académique est sans conteste une valeur primordiale dans le contexte de la vie universitaire », selon l’ACPPU. « Aussi controversés que puissent être les points de vue en jeu, lorsque les universités négligent de défendre le droit des universitaires d’exercer cette liberté, elles s’écartent de leur mission principale. »

Partout dans le monde, des universitaires ont exprimé des préoccupations similaires et offert leur
soutien à M. Salaita, que ce soit dans le cadre de discussions animées dans les médias sociaux ou sous la forme de promesses de boycott de l’institution.

Mme Wise a maintes fois nié que l’Université avait violé la liberté acadé­mique, recevant en cela un appui indéfectible de la part du président et du conseil d’administration de l’institution universitaire.

« Ce que nous ne pouvons to­lérer et ne tolérerons pas à l’Université de l’Illinois, ce sont les paroles ou actions irrespectueuses qui visent des individus et qui dévalorisent leurs points de vue ou font injure à leur personne », a-t-elle écrit le 22 août dans un courriel diffusé à la grandeur du campus. « Nous avons à l’endroit de nos étudiants le devoir parti­culier de leur offrir un mi­lieu d’enseignement qui re­met en question leurs idées préconçues sur le monde tout en respectant leurs droits individuels. »

Cependant, bon nombre de membres du corps professoral restent outrés du comportement de l’administration. En fait, les conjectures au sujet de l’influence excessive exercée par les donateurs dans le processus décisionnel concernant M. Salaita ont eu pour effet d’intensifier les appels à la tenue d’une enquête sur ce cas. De plus, des membres du corps professoral de plusieurs facultés ont adopté des motions de blâme à l’endroit de la chancelière, laissant entendre que la mobilisation à l’encontre de sa décision dans cette affaire n’est pas près de s’estomper.