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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

décembre 2014

Incertitude à Concordia face aux coupes gouvernementales

Comme ses collègues d’autres universités québécoises, le personnel académique de Concordia prévient que les coupes successives dans les subventions gouvernementales, obligeant le secteur universitaire à réduire de plus en plus ses dépenses, créent un climat d’incertitude intenable. [Concordia University]
Comme ses collègues d’autres universités québécoises, le personnel académique de Concordia prévient que les coupes successives dans les subventions gouvernementales, obligeant le secteur universitaire à réduire de plus en plus ses dépenses, créent un climat d’incertitude intenable. [Concordia University]
Le recteur Alan Shepard de l’Université Con­cordia a beau vouloir apai­ser les craintes de coupes au sein du personnel, reste à savoir comment l’établissement parviendra à composer avec un budget en chute libre.

Dans une lettre adressée à la communauté universitaire le 18 novem­bre, le recteur explique que l’établissement est non seulement aux prises avec un budget de fonctionne­ment 2014-2015 amputé par le gouvernement de 15,7 millions de dollars, mais aussi avec une nouvelle série de compressions à hauteur de 1,5 million.

L’université comptait réaliser des écono­mies de quelque 12 millions de dollars grâce à un programme de départ volontaire. Or, selon la lettre, des 180 membres du personnel qui auraient pu se prévaloir du programme, seulement 90 l’ont fait.

Le recteur affirme également que Concordia a suspendu l’affichage de postes vacants, a réduit ses dépenses liées à la mise à niveau du matériel informatique, et continuera de rajuster les divers fonds afin d’atteindre l’objectif imposé.

« Bien entendu, ces mesures minent le moral des troupes », a dé­claré Ted Stathopoulos, président de l’Association des professeurs de l’Université Concordia. « Les professeures et professeurs sont préoccupés. Je le suis aussi. Nous tâchons de prendre les choses une journée à la fois. »

Il se demande où l’université pourra encore couper, mais si elle retranche 90 autres postes afin de réaliser l’objectif initial de 180 départs, « ce ne sera pas une mince affaire ».

Outre l’ampleur des compressions, M. Sta­thopoulos se dit surpris par la vitesse à la­quelle elles ont été appliquées et par l’absence de plan d’action provincial.

Selon lui, le caractère imprévisible et incessant des compressions et des changements budgétaires ont empêché toute planification rigoureuse de la part de l’université.

« Ces changements précipités sont déraisonnables. Le gouvernement coupe et se livre à une véritable valse-hésitation », a-t-il dit. « Concordia a dû modifier son budget cinq fois depuis deux ans. Il y a énormément d’incertitude dans l’air. »

L’Université Concordia n’est pas un cas isolé. Les universités qué­bé­coises ont appris le 12 novembre qu’il y aurait au cours de l’exercice financier une nouvelle série de compressions de 31,6 millions de dollars, outre les réductions marquées annoncées en septembre.

À la suite de la première série de compressions, Concordia a consulté sa communauté en quête de façons de réduire ses dépenses. Le programme de départ volontaire fait partie des solutions proposées, mais il n’a pas totalement rempli son objectif. L’établissement demeure donc aux prises avec un difficile problème.

M. Stathopoulos indique que l’université a invité les professeures et professeurs à proposer des façons novatrices de réaliser des écono­mies. Or, comme les salaires fixes repré­sentent plus de 80 % des coûts, c’est plus facile à dire qu’à faire.

« Le climat est tendu, mais j’espère que cette crise générera des idées et la motivation nécessaire pour faire les choses diffé­remment et dégager des économies », a-t-il conclu.