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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

mai 2015

Le budget du Nouveau-Brunswick secoue l’éducation postsecondaire

Le gouvernement libéral fraîchement élu du Nouveau-Brunswick a pré­senté son premier budget à l’Assemblée législative le 31 mars. Se­lon le ministre des Finances Roger Melanson, son gouvernement a dû prendre de « difficiles décisions » afin de limiter le déficit au niveau projeté de 476 millions de dollars.

Le budget du ministre Melanson impose, parmi les mesures destinées à « répondre aux défis financiers », deux nouvelles tranches d’imposition pour les revenus supérieurs à 150 000 $, le gel des droits de scolarité nullement compensé par une hausse de la contribution gouvernementale aux universités, et des abolitions de postes dans les secteurs des services publics et de l’enseignement, la majorité de ces dernières réalisées par les départs à la retraite.

Jean Sauvageau, président de la Fédération des associations de professeures et professeurs d’université du Nouveau-Brunswick (FAPPUNB), est d’avis qu’il y a absence de vision à long terme et de feuille de route bien définie pour le secteur de l’éducation postsecondaire, en dépit du fait que le ministre des Finances a bon espoir de gonfler ses coffres grâce à la croissance économique.

« Si nous comptons vraiment améliorer l’économie et créer des emplois de qualité dans la province, nous aurons besoin d’un personnel ayant bénéficié d’une bonne formation, et c’est ce que les universités du Nouveau-Brunswick sont en mesure de fournir », a déclaré M. Sauvageau.

Le budget fait fi de l’augmentation de 2 % de la contribution du gouvernement aux universités promise par le gouvernement Alward pour 2015-2016 et conjugue au gel des droits de scolarité « le gel du financement des universités et des collèges communautaires, afin qu’ils ciblent mieux leurs activités et augmentent leur efficience ».

M. Sauvageau précise que son groupe est généralement en faveur de frais de scolarité abordables pour les étudiants. Mais le gel imposé sans compensation aux universités pour la perte de revenus constitue un mauvais choix. « Le gel des frais de scolarité, ajouté au gel de la contribution gouvernementale, fait en sorte que le manque à gagner des universités aura nécessairement un impact sur l’offre des programmes d’étude et la recherche », a-t-il dit.

Le budget élimine également la prise en compte de la contribution parentale et de l’épouse ou l’époux dans le calcul de l’aide financière aux étudiants, et abolit le programme de rabais sur les droits de scolarité de 20 000 $ pour les étudiants diplômés qui résident et travaillent dans la province.

Cette dernière mesure a suscité la colère des étudiants qui ont pris d’assaut les médias sociaux argu­ant que le programme de ra­bais aurait dû être remplacé par une autre mesure d’aide aux diplô­més. En quelques heures, une pé­ti­tion en ligne réclamant le rétablissement du programme a récolté des milliers de signatures dans la province.

En annonçant le budget, M. Me­lanson a dit que le programme « n’aidait que les étudiants ayant déjà obtenu un diplôme et recevant un traitement, et n’aidait aucunement les étudiants dans le besoin à entrer dans le système. »

L’abolition du programme permettra au gouvernement d’éco­no­miser quelque 22 millions de dollars.