Back to top

Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

août 2003

La hausse des droits de scolarité est une honte

De retour en classe, les étudiants des universités font face à la plus importante hausse des droits de scolarité en quatre ans.

Les étudiants de premier cycle paieront en moyenne 4 025 $ en droits de scolarité pour l'année universitaire 2003-2004. Ces droits ont presque triplé par rapport à 1990- 1991, où ils s'élevaient à 1464 $. Calculés en fonction de l'inflation, ils affichent une hausse spectaculaire de presque 100 p. 100 pour la même période.

Les dirigeants étudiants préviennent que l'accroissement du coût des études universitaires empêchera de plus en plus de Canadiens et Canadiennes d'obtenir un grade.

" Plus de 100 000 jeunes sont exclus des études universitaires chaque année à cause d'obstacles financiers ", a déclaré Ian Boyko, président national de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants. " L'incapacité des gouvernements fédéral et provinciaux à travailler ensemble pour garantir l'accessibilité aux études postsecondaires est une honte. "

Il a fait remarquer que, pour la deuxième année consécutive, la Colombie-Britannique affiche l'augmentation la plus prononcée des droits de scolarité, soit une hausse de 30,4 p. 100, dans le sillage de la hausse de 25,7 p.100 de l'année dernière. Ces progressions font suite à la décision du gouvernement de retirer en 2002 le gel des droits de scolarité, qui durait depuis six ans.

Les droits de scolarité du premier cycle sont gelés au Manitoba et ils diminueront de 4,5 p. 100 à Terre-Neuve et au Labrador. Il s'agit d'une quatrième année de suite où les droits de scolarité à l'université demeurent stables ou diminuent dans la province. Les droits de scolarité seront maintenus pour les résidents du Québec inscrits à une université de la province. Toutefois, les étudiants des autres provinces devront payer presque 3 p. 100 de plus.

D'autre part, les droits de scolarité moyens des étudiants de la Nouvelle-Écosse demeurent les plus élevés (5 557 $), suivis de l'Ontario (4 923 $).

Les droits de scolarité des programmes d'études supérieures sont également en hausse. Les droits moyens augmenteront de 6,8 p. 100 par rapport à l'année dernière, s'élevant à 5 199 $ en moyenne. Les diplômés de l'Ontario paient les montants les plus élevés au pays, soit 8 376 $.

" En tant que pays, nous devons faire beaucoup plus pour garantir aux meilleurs et aux plus brillants étudiants la possibilité de poursuivre des études avancées ", soutient M. Catano. " L'admission à l'université doit se fonder sur le talent d'un étudiant et non pas sur la capacité de sa famille à le lui offrir. "

Il souligne également que les droits de scolarité en droit, en art dentaire et en médecine augmentent considérablement. Les droits moyens en médecine progresseront de 16,7 p. 100 alors que les étudiants en droit paieront 19,4 p. 100 de plus. Les étudiants en art dentaire sont aux prises avec une hausse annuelle de presque 21 p. 100. Leurs droits de scolarité s'élèvent à plus de 11 000 $.

" La hausse des droits de scolarité des écoles professionnelles ne fait pas que dissuader les étudiantes et étudiants issus de familles moins nanties, elle influence aussi le choix de carrière de ceux et celles qui ont les moyens de fréquenter l'université ", explique-t- il. " Lorsque les étudiants en médecine font face à des dettes stupéfiantes de 100 000 $, il n'est donc pas étonnant que le nombre de personnes voulant exercer la médecine familiale soit au plus bas en ce moment. "

Statistique Canada révèle en outre que les étudiants et étudiantes de premier cycle paieront en moyenne 623 $ en autres frais obligatoires pour l'année universitaire à venir, soit une hausse de 9,0 % par rapport à l'année dernière. Les frais obligatoires pour les services comprennent les frais pour les sports et les loisirs, les services de santé offerts aux étudiants, les services de counselling et de placement, les associations étudiantes et les autres frais pour les services généraux.