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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

décembre 2004

De plus en plus, les universités se privatisent

Devant le recul marqué du financement public, les universités se tournent vers les sources de revenu privées.

Selon un rapport établi par l'ACPPU, les universités et les collèges universitaires au Canada dépendent de plus en plus des sources de financement privées en conséquence des réductions opérées dans le financement public.

L'étude publiée plus tôt cette année, Public ou privé? Les finances des universités 2002-2003, révèle que les revenus enregistrés par les universités étaient en hausse de près de 7 % par rapport à l'exercice précédent, mais que la plupart des efforts de rétablissement provenaient « de sources de revenu privées sous la forme de frais de scolarité plus élevés et de dons privés et de commandites plus généreux ».

Le financement public ne constitue maintenant la source que de 56,6 % de tous les revenus des universités au Canada, soit une baisse de 10 points de pourcentage comparativement à il y a dix ans. Par contre, les frais payés par les étudiants constituent maintenant plus de 20 % de tous les revenus et 34% des revenus d'exploitation, contre 13% et 20% respectivement en 1992.

L'étude constate également que la tendance vers la privatisation est la plus prononcée en Ontario et en Nouvelle-Écosse, où plus de la moitié de tous les revenus des universités proviennent maintenant de sources privées, principalement sous la forme de frais de scolarité, de subventions privées et de dons.

« Ces trente dernières années, la dégradation rapide de l'aide financière publique a amené les universités à rechercher énergiquement d'autres sources de revenu », indique le rapport. « Dans un tel processus, l'université canadienne devient de moins en moins un établissement public et de plus en plus un établissement privé. Elle est moins tenue de rendre compte au public et plus redevable aux intérêts privés. »

« Il est urgent que les gouvernements s'engagent de nouveau à fournir aux universités et aux collèges le financement adéquat, sous la forme de subventions de base, pour contrer ces tendances. Au-delà de ce besoin pressant, toutefois, les administrateurs des universités doivent s'engager à réinvestir dans les fonctions principales des universités et à mieux s'assurer que l'enseignement postsecondaire est accessible et abordable. »

Le rapport de l'ACPPU, Public ou privé? Les finances des universités 2002-2003, est disponible ici.