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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

avril 2005

Les professeures réalisent des gains, mais il y a encore beaucoup à faire

Selon une étude publiée en février par Statistique Canada, les professeures ont réalisé des gains considérables en comblant depuis dix ans le fossé des sexes dans les universités canadiennes, mais il reste encore beaucoup à faire.

La nouvelle analyse des données sur le corps professoral, intitulée Les femmes renforcent leur présence dans l'enseignement universitaire, révèle que le nombre de professeures d'université à temps plein a enregistré une hausse de 50 % entre 1990 et 2003. On mentionne que dans l'ensemble, les femmes représentaient 30 % des professeurs à temps complet au cours de l'année universitaire 2002-2003, soit 20 % de plus qu'il y a dix ans.

Les femmes ont également réalisé des progrès au niveau de la titularisation, puisqu'elles occupent maintenant 26 % des postes permanents, comparativement à 14 % en 1990.

Si ces gains semblent impressionnants, il reste encore fort à faire lorsqu'on les compare aux autres secteurs où les femmes occupent près de 49 % des postes dans les affaires et les finances, 52 % en médecine et en dentisterie, 60 % dans les sciences sociales et la religion et 63 % dans l'enseignement.

Loretta Czernis, présidente de l'ACPPU, considère que le rapport présente un portrait hétéroclite des progrès réalisés par les femmes dans le domaine de l'enseignement universitaire en raison du nombre peu élevé d'enseignantes dans certaines disciplines non traditionnelles.

« La grande majorité des femmes restent cloisonnées dans des disciplines telles que les sciences infirmières, les sciences humaines et l'éducation. » Selon Mme Czernis, « 13 % seulement de tous les professeurs de mathématiques à temps plein sont des femmes et celles-ci représentent tout juste 10 % des professeurs en ingénierie et en sciences appliquées ».

Mme Czernis signale également que les femmes gagnent encore moins que leurs collègues masculins. En 2003, le salaire médian des professeures était inférieur d'environ 13 000 $ à celui des hommes.

Alors qu'une bonne partie de cet écart peut être attribuée à la concentration disproportionnelle des femmes dans les rangs inférieurs, l'étude réalisée par Statistique Canada a permis de constater que même en tenant compte du salaire médian des hommes et des femmes de même rang professoral, les salaires des femmes accusent toujours un retard, soit de 6 100 $ au niveau de poste titulaire à 2 600 $ au niveau de professeur adjoint.

« Les femmes réalisent bel et bien des gains, mais il y a encore beaucoup de chemin à faire », de déclarer Mme Czernis.

L'étude constate également ce qui suit :


La part des nouvelles nominations accordées aux femmes a augmenté de 35 % en 1990 pour atteindre 39 % en 2003, mais dans le cas des professeurs à temps plein seulement 15 % des nouvelles nominations ont été offertes à des femmes en 2003, une faible augmentation comparativement à 12 % en 1990.
Si seulement 8 % des professeurs à temps plein étaient des femmes en 1990, cette proportion est passée à 17 % en 2003.
Presque la moitié de tous les professeurs titulaires d'un doctorat travaillaient à temps plein en 2003, alors que 26 % seulement de leurs homologues féminins occupaient un tel poste.
« L'une des principales raisons pour lesquelles on ne parvient pas à réduire ces écarts résulte du fait que les femmes interrompent plus souvent leur carrière en raison des congés de maternité ou du travail à temps partiel pour élever les enfants », soutient Mme Czernis . « Cette condition nuit de façon injuste à leurs possibilités d'avancement. »