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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

novembre 2011

L'ACPPU lance une campagne nationale pour sauver Bibliothèque et Archives Canada

Bibliothèque et Archives Canada — Les coupes budgétaires et les politiques administratives menacent l'avenir de l'institution chargée de préserver le patrimoine canadien. (Padraic Ryan)
Bibliothèque et Archives Canada — Les coupes budgétaires et les politiques administratives menacent l'avenir de l'institution chargée de préserver le patrimoine canadien. (Padraic Ryan)
Sérieusement préoccupée par la menace qui pèse sur l’unique institution fédérale ayant pour mission de préserver la culture et l’histoire du Canada, l’ACPPU a entrepris à l’échelle nationale une campagne destinée à protéger Bibliothèque et Archives Canada.

« Une restructuration mal conçue, le resserrement de son mandat et la mise en oeuvre de coupes budgétaires sont autant de facteurs qui minent la capacité de cet organisme à acquérir, préserver et rendre publiquement accessible le patrimoine documentaire de la nation », a expliqué le directeur général de l’ACPPU, James Turk, lors de la conférence de presse de lancement de la campagne qu’il a donnée sur la colline du Parlement le 2 novembre.

Il a signalé que le financement accordé à Bi­bliothèque et Archives Canada devrait chuter de presque 20 % d’ici 2014 et que le processus de « modernisation » en cours a déjà provoqué une sévère réduction de ses collections.

« En fait, la modernisation sert à la fois d’euphémisme pour désigner le rétrécissement du mandat de l’institution et de prétexte pour sabrer dans ses services », affirme M. Turk. « Tous les Canadiens qui comptent sur les collections de la bibliothèque et des archives sont touchés par la situation : membres du personnel académique et étudiants, chercheurs, auteurs, documentaristes, historiens, familles désireuses de reconstituer leur arbre généalogique, bibliothécaires et communautés autochtones. »

Les changements en cours à Bibliothèque et Archives Canada, dont l’accès réduit du public aux collections, l’abolition de postes d’archivistes spécialisés et les coupes dans les budgets d’acquisition de documents, sont critiqués de toutes parts.

Le président de l’Association de la librairie ancienne du Canada, Liam McGahern, également présent à la conférence de presse, a abondé dans le sens de M. Turk en soulignant que les lacunes découlant de l’interruption des acquisitions de Bibliothèque et Archives Canada seront difficiles à combler rétroactivement.

Bien que depuis sa création elle se soit occupée avant tout de conserver l’intégralité de sa collection, l’institution adopte maintenant un « modèle d’acquisition représentative » axé uniquement sur la préservation du « patrimoine documentaire essentiel » du Canada.

En mai 2009, Bibliothèque et Archives Canada a annoncé un moratoire de dix mois sur toutes les acquisitions payantes. Quoique celui-ci ait été officiellement levé l’an dernier, indique M. Turk, les acquisitions n’ont pas toutes repris leur rythme antérieur et des documents d’importance historique risquent d’être perdus.

La campagne de l’ACPPU « Sauvons Bibliothèque et Archives Canada » appelle le gouvernement et les dirigeants de cet organisme à prendre des mesures pour protéger la qualité et l’intégrité des seuls fonds de bibliothèque et d’archives publics et nationaux du Canada.

« Nous demandons à nos membres et à tous les Canadiens de s’engager dans cette action car le patrimoine artistique, historique et culturel de notre nation est en jeu », insiste M. Turk.

Par ailleurs, la campagne appelle le gouvernement fédéral, d’une part, à modifier la Loi sur la Bibliothèque et les Archives du Canada de sorte à préciser clairement l’obligation faite à l’institution de conserver une collection complète du patrimoine documentaire du Canada, d’autre part, à procurer les fonds nécessaires pour que l’institution remplisse cette obligation.

Bibliothèque et Archives Canada doit également, ajoute M. Turk, rétablir les services au public, notamment « la possibilité de recourir sur place à des archivistes et à des bibliothécaires, l’accès à la collection de référence générale et le rétablissement de postes d’archivistes spécialisés ».