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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

mai 2013

L’ACPPU lance une campagne pour une politique scientifique fédérale plus avisée

L’ACPPU demande au gouvernement fédéral de revoir sa politique scientifique et le financement de la recherche au Canada, dans le sillage du tollé général provoqué par ses décisions récentes en matière de sciences et de recherche.

« Les sciences au Canada sont à un tournant », a déclaré James Turk, directeur général de l’ACPPU. « Du bâillonnement des scientifiques au préoccupant sous-financement de la re­cherche fondamentale dans nos universités et nos collèges, le gouvernement fédéral fait des choix insensés qui auront de graves répercussions pour tous les Canadiens et Canadiennes. »

En réponse à un mouvement de protestation croissant des chercheurs et des universitaires, l’ACPPU a lancé le 25 avril la campagne nationale « La science à bon escient », afin de souli­gner les effets néfastes de la politique scienti­fique du gouvernement, de proposer une nouvelle orientation et d’encourager les Canadiens à agir pour protéger l’intégrité scientifique.

« Dans son dernier budget, le gouvernement fédéral n’a pas prévu un seul nouveau cent pour la recherche fondamentale — la recherche qui constitue l’assise de l’innovation véritable », a affirmé M. Turk. « Cela veut dire que les re­cherches utiles actuellement menées sur les campus universitaires du Canada ne seront pas financées, que les fonds de nombreuses études en cours vont s’épuiser et que des laboratoires fermeront leurs portes. »

Ces dernières années, le financement de base du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada a rétréci de 10,1 % en valeur réelle, celui du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, de 6,4 %, et celui des Instituts de recherche en santé du Canada, de 7,5 %.

« Le financement de la recherche fondamentale a subi le contrecoup des compressions gouvernementales », a déclaré M. Turk. « Mais les conseils eux-mêmes ont creusé le gouffre en consacrant, conformément aux directives du gouvernement fédéral, une part accrue de leurs budgets réduits à la recherche liée à des priorités externes ».

Dans son rapport sur les plans et les priorités de 2013-2014, le CRSNG a indiqué qu’il avait réduit ses dé­penses au titre des subventions et des bourses de 21 % depuis 2010-2011 et ses dépenses pour l’« avancement des connaissances » de plus de 12 %, tandis qu’il augmentait ses dépenses pour les « partenariats de recherche » de 23 %.

Dans le cadre de la réorientation des priorités en sciences et en re­cherche du gouvernement fédéral, le ministre d’État aux Sciences et à la Technologie, Gary Goodyear, dé­clarait l’an dernier qu’il voyait le Conseil national de recherches de Canada comme un service de « con­cierge », un guichet unique qui permet aux entreprises de trouver des réponses à tous leurs besoins en recherche et développement. Dans son plus récent budget, le gouvernement fédéral a alloué 121 millions de dollars — trois fois le montant des nouveaux fonds accordés aux trois conseils subventionnaires réunis — à la mise en oeuvre de la vision du ministre pour le CNRC.

Dans sa campagne, l’ACPPU demande au gouvernement de réinvestir dans la recherche fondamentale, de rendre les organismes subventionnaires de recherche indé­pendants et de créer un poste de secrétaire scientifique parlementaire qui donne aux législateurs des conseils indépendants et sans allégeance politique.

« Les chercheurs et les scienti­fiques des universités et des collèges du Canada en ont ras le bol », a déclaré M. Turk. Il est temps d’arrêter de faire les mauvais choix et de commencer à faire les bons. La science à bon escient , nous la devons à tous les Canadiens et Canadiennes. »