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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

février 2014

La politique scientifique fédérale est fortement critiquée à l’assemblée publique de Vancouver

Plus de 150 personnes ont assisté à l'assemblée publique tenue par l'ACPPU à Vancouver le 28 janvier, la sixième dans la série pancanadienne d'assemblées organisée par l'ACPPU en vue de susciter des discussions sur l'avenir de la science et de la recherche au Canada. L'événement, animé par le journaliste scientifique Bob McDonald et réunissant quatre éminents panélistes – Gwenn Flowers, Jane Watson, Siân Echard et James Wright – a porté sur les enjeux liés à la recherche scientifique et sur les récentes mesures prises par le gouvernement fédéral – les coupes draconiennes dans les programmes scientifiques nationaux, la fermeture d'installations de renommée mondiale et le bâillonnement des scientifiques.
Plus de 150 personnes ont assisté à l'assemblée publique tenue par l'ACPPU à Vancouver le 28 janvier, la sixième dans la série pancanadienne d'assemblées organisée par l'ACPPU en vue de susciter des discussions sur l'avenir de la science et de la recherche au Canada. L'événement, animé par le journaliste scientifique Bob McDonald et réunissant quatre éminents panélistes – Gwenn Flowers, Jane Watson, Siân Echard et James Wright – a porté sur les enjeux liés à la recherche scientifique et sur les récentes mesures prises par le gouvernement fédéral – les coupes draconiennes dans les programmes scientifiques nationaux, la fermeture d'installations de renommée mondiale et le bâillonnement des scientifiques.
L’assemblée publique tenue par l’ACPPU à Vancouver à la fin jan­vier dans le cadre de la campagne « La science à bon escient  » a réuni un public nombreux, afin e dis­cu­ter avec quatre éminents cher­cheurs des effets dévastateurs de la politi­que scientifique du ouvernement fédéral.

Bob McDonald, animateur de l’émission de radio de la CBC Quirks and Quarks, agissait à titre de odérateur.

L’événement, qui s’insère dans la série pancanadienne d’assemblées publiques organisées par l’ACPPU, comptait également quatre pané­listes : Siân Echard, professeure d’an­glais à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC); Gwenn Flowers, titulaire de la chaire de recherche du Canada en glaciologie de l’Université Simon Fraser; Jane Watson, biologiste de la vie aquatique et des pêches de l’Université Vancouver Island; et James Wright, professeur de médecine et directeur de la Therapeutics Initiative à l’UBC.

D’entrée de jeu, Gwenn Flowers a décrit l’incidence des compressions gouvernementales sur la recherche dans l’Arctique. « Des programmes de recherche complets ont été éliminés ou risquent sérieusement de l’être », a-t-elle dit.

Selon elle, en l’absence d’information scientifique rigoureuse — et d’un public éclairé —, les décisions se concentreront de plus en plus entre les mains des grandes entreprises et de l’État. « Pour le gouvernement, il ne s’agit pas que la science éclaire les politiques, mais que les politiques éclairent la science », a-t-elle ajouté.

Mme Watson a souligné que le gouvernement fédéral avait écarté les scientifiques du comité chargé d’examiner la situation des espèces en péril. « Les scientifiques font pratiquement face à des attaques quotidiennes », a-t-elle dit.

Les panélistes et les membres du public ont exprimé leurs préoccupations relativement à la fermeture de bibliothèques scientifiques, imposée par le gouvernement fédéral, et à la perte, à la destruction ou à l’inaccessibilité de leurs possessions. Ils ont dit douter de la prétention du gouvernement selon laquelle ces mesures seraient attri­buables à la décision de numériser les collections.

« La numérisation est un long processus qui doit être réalisé avec soin. Ce n’est clairement pas ce que fait le gouvernement », a dit Siân Echard. « Si elle n’est pas effectuée correctement, tout ce savoir sera perdu. »

Bob McDonald a signalé que les scientifiques fédéraux, les universitaires, les journalistes et les organismes environnementaux de par­tout au pays ont dénoncé, outre le démantèlement d’institutions et de pratiques scientifiques, le res­serrement des politiques en mati­ère de communication qui empêche les chercheurs de relayer aux mé­dias et au public de l’information scientifique essentielle.

« Lorsque nous demandions à parler à un scientifique dans un ministère fédéral, nous y parvenions toujours », a-t-il déclaré. « Maintenant, on nous renvoie à un spécialiste des relations publiques, qui est rarement un expert du domaine qui nous intéresse. »

Une question a surgi à maintes reprises durant l’événement : que pouvons-nous faire?

« Il y aurait lieu de commencer par réglementer les industries qui sont touchées par la recherche scientifique », a déclaré James Wright. « Nous avons conçu les grandes entreprises de manière à ce qu’elles aient un comportement psychopathique. Il ne faut donc pas se surprendre qu’elles en aient un. Les industries pétrolière, pharmaceutique et minière doivent être assujetties à une réglementation éclairée fondée sur des données scientifiques probantes. »

Selon Mme Echard, l’éducation joue un rôle déterminant dans « la production de citoyens dotés d’une culture scientifique ».

Mme Flowers a indiqué que les scientifiques ne sont souvent pas formés pour communiquer des concepts scientifiques à un public non initié, « et c’est pourquoi les personnes comme Bob McDonald et toutes les autres qui travaillent à communiquer clairement la science aux Canadiens sont très importantes ».

Dans le même ordre d’idées, des participants se demandaient si les médias exposaient suffisamment au grand jour les politiques et les actions discutables du gouvernement, comme la fermeture de centres de recherche de renommée mondiale et l’éradication des collections de certaines bibliothèques.

« Les assauts sont menés sur de très nombreux fronts et nos moyens d’y répondre sont restreints », a affirmé Mme Watson, se portant à la défense du travail des journalistes qui multiplient les efforts pour ren­dre compte des enjeux.

Elle a également expliqué pourquoi les scientifiques peuvent pa­raître fort discrets sur ces questions. « J’ai dénoncé les compressions appliquées au Bamfield Marine Sciences Centre. Bien sûr, d’autres problèmes me préoccupent, mais mon énergie et mon temps sont limités. »

Un membre du public a souligné que les professeurs d’université sont protégés par la liberté acadé­mi­que et que, dans un contexte aussi paralysant, ils ont le devoir de dénoncer les politiques qui portent atteinte à la recherche scientifique au Canada. Cette remarque a suscité un large consensus.