Des centaines d’universitaires israéliens ont signé une pétition appelant leur gouvernement à soutenir la liberté académique en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza en supprimant les points de contrôle et les barrages routiers qui entravent l’accès aux établissements d’enseignement supérieur.
« De toute évidence, la liberté académique ne peut être véritablement garantie que si les étudiants, les professeurs et les chercheurs peuvent se rendre librement à leurs établissements », note la lettre qui accompagne la pétition.
Les auteurs de la pétition — quatre professeurs de l’Université Hebrew et de l’Université de Tel-Aviv — affirment que les universitaires à l’intérieur de l’État d’Israël jouissent de cette liberté, contrairement à ceux des territoires contrôlés par ce pays.
« Les points de contrôle, barrages, murs et clôtures perturbent le cours normal de la vie universitaire de milliers d’étudiants et de professeurs, et les chargés de cours non titulaires d’un passeport palestinien qui veulent enseigner dans ces établissements n’ont pas le droit d’y demeurer suffisamment longtemps pour poursuivre une véritable carrière dans l’enseignement », soulignent les auteurs. « La liberté académique est indivisible et ne peut être sélective. Il incombe directement à l’État d’Israël et à nous, ses citoyens, de défendre cette liberté. »
La pétition, qui a été adressée à tous les membres principaux du corps professoral de tous les établissements d’enseignement supérieur de l’État, a été jusqu’ici signée par 407 universitaires israéliens.
Le document demande au gouvernement de conférer aux étudiants et aux chargés de cours le libre accès à tous les campus des territoires palestiniens occupés et d’autoriser ceux d’entre eux qui détiennent des passeports étrangers à étudier et à enseigner sans que ne pèse sur eux la menace de se faire retirer leur visa.
« On ne peut maintenir la situation actuelle sans porter sérieusement atteinte aux libertés de circulation, d’étude et d’enseignement — ce qui constitue une atteinte au fondement de la liberté académique que nous défendons », indiquent les auteurs de la pétition.
Pour eux, la prochaine étape sera de présenter la pétition au gouvernement. « Nous sommes tout à fait conscients que les pétitions réussissent très rarement à engendrer un changement de la situation politique », déclarent les auteurs sur le site web consacré à la pétition. « Cela ne nous empêche cependant pas de penser qu’un mouvement de mobilisation des membres de la communauté académique israélienne, déterminés à manifester leur opposition aux conditions dans lesquelles doivent travailler leurs collègues des établissements d’enseignement supérieur palestiniens et à déployer tous les efforts possibles pour que leurs homologues palestiniens puissent jouir de la même liberté académique qu’eux, saura être bénéfique à tous autant que nous sommes — Israéliens comme Palestiniens. »
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La pétition et les noms des signataires sont publiés sur le site www.academic-access.weebly.com.