Selon un
rapport de recherche publié par le Boston College Center for International Higher Education, c’est au Canada que les salaires d’embauche des universitaires sont les plus élevés au monde.
Les chercheurs de cet institut ont examiné la rémunération touchée par les universitaires des établissements d’enseignement de 15 pays qui offrent des programmes de quatre ans. Ils ont ajusté les salaires en fonction de la parité des pouvoirs d’achat de façon à tenir compte des différences dans le coût de la vie.
Compte tenu de ce facteur, le Canada devance les États-Unis, l’Australie, l’Allemagne et le Royaume-Uni au chapitre des salaires d’embauche mensuels moyens payés aux universitaires. Il se classe au deuxième rang pour ce qui est de la rémunération moyenne globale, devant les États-Unis mais derrière l’Arabie saoudite, que les auteurs du rapport présentent comme une « anomalie ».
Il n’est pas surprenant de constater que les universitaires des pays en développement tels que l’Inde, la Chine et la Colombie gagnent beaucoup moins que leurs homologues des pays développés, mais non pas lorsque les salaires sont comparés par rapport à la richesse nationale. En Inde, par exemple, le traitement moyen des professeurs équivaut à 8,7 fois le PNB par habitant, comparativement à 2,2 fois au Canada.
Les chercheurs préviennent néanmoins que les larges écarts de rémunération entre les pays posent d’énormes défis aux nations qui s’emploient à retenir leurs meilleurs éléments.
« Les salaires et la rémunération agissent sans conteste sur la mobilité des universitaires dans le monde et sur le double phénomène de l’exode et de l’afflux de cerveaux », écrivent les auteurs du rapport. « Or un problème évident se pose aux pays moins développés : comment attirer des compétences étrangères hautement qualifiées tout en retenant au pays leurs ressortissants de valeur. »
Ils notent toutefois que les pays riches sont, eux aussi, sérieusement confrontés à ces difficultés du fait que les salaires des universitaires sont de moins en moins concurrentiels comparativement à ceux des autres professions.
« Sauf quelques exceptions, la situation de la profession universitaire est loin d’être réjouissante en regard des autres emplois proposés sur les marchés du travail nationaux — ce qui pourrait avoir des conséquences profondes sur l’avenir de la profession », affirment les auteurs.
Si ces derniers font valoir que leur étude sur les salaires des universitaires est la plus complète qui ait été réalisée à ce jour, ils n’en recommandent pas moins la prudence dans l’interprétation des données.
Ils reconnaissent dans le rapport que leur analyse ne prend pas en compte les primes, les avantages sociaux et les effets de l’impôt sur le revenu et des charges sociales, ce qui donne une idée restreinte de la façon dont les membres du corps professoral sont rémunérés dans le monde entier.