Selon les conclusions d’une récente étude menée par le Russell Group (un réseau rassemblant les 20 principales universités de recherche au Royaume-Uni), la recherche fondamentale a un impact social et économique beaucoup plus important que la recherche à vocation commerciale.
L’étude, fondée sur les données de 82 projets, indique que la rentabilité commerciale de la recherche fondamentale motivée par la curiosité intellectuelle des scientifiques (« blue skies research ») s’est révélée plus de deux fois plus élevée que celle de la recherche appliquée. Des dix principaux projets mesurés en fonction de leur rendement financier, huit relevaient de la recherche fondamentale.
Le groupe s’est servi de ses conclusions pour mettre en garde les gouvernements contre l’accroissement du financement de la recherche appliquée, dont l’impact économique est prévisible. Selon le rapport, les études de cas considérées montrent que l’application universelle d’une telle ligne de conduite au profit de la recherche appliquée se serait traduite par une perte de 1,2 milliard de livres sterling pour l’économie britannique.
« Les politiques de financement qui exigent en contrepartie des résultats garantis pourraient compromettre les retombées positives imprévues ou susceptibles de se manifester bien des années plus tard, et qui pourraient pourtant avoir une très grande importance commerciale », font valoir les auteurs du rapport.
« Nous devons, à titre d’intervenants du secteur, expliquer toute l’importance de la sérendipité », observe Wendy Piatt, directrice générale du Russell Group. « Certains des produits de pointe les plus intéressants sont issus de projets de recherche orientés au départ vers quelque chose de complètement différent. »