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CAUT Bulletin Archives
1996-2016

February 2009

Le personnel des collèges attend le résultat du vote d’accréditation

Plus de 9 000 membres du personnel scolaire à temps partiel et de session qui travaillent dans les 24 collèges communautaires de l’On­tario pourraient devoir attendre quelque temps avant de connaître l’issue du plus grand vote d’accré­ditation syndicale de l’histoire de la province.

Le vote tenu dans l’ensemble de la province en vue de déterminer si la majorité des employés visés veu­lent adhérer au Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO) s’est terminé le 5 février, mais l’on s’attend à ce que des retards surviennent dans la compilation des résultats.

Selon la présidente de la Division du personnel scolaire du SEFPO, Paddy Musson, l’impact d’une éven­tuelle syndicalisation de ce groupe d’employés est si énorme que les collèges employeurs contesteront fort probablement la validité du plus grand nombre possible de bul­letins de vote. Le débat sur la ques­tion de savoir qui a le droit de voter risque de retarder l’annonce des ré­sultats pendant des semaines, voire des mois.

Mme Musson, qui travaille à la syndicalisation des enseignants à temps partiel et de session dans les collèges de l’Ontario depuis plus de 25 ans, est d’avis que les collèges soulèveront inévitablement des con­testations parce qu’ils estiment avoir beaucoup à perdre.

Elle soutient que les collèges et les universités dans tout le pays font payer aux employés à temps partiel le sous-financement de l’éducation.

Les professeurs à temps partiel n’ont droit ni aux avantages sociaux ni aux vacances et jours fériés payés, n’ont aucune sécurité d’emploi et ne peuvent pas se prévaloir de la pro­cé­dure de règlement des griefs.

Ce qui fait aussi problème, c’est ce que l’employeur appelle sa « flexibilité », explique Mme Musson. « Ce qu’il veut en fait, c’est le pou­voir d’embaucher des profes­seurs et de les rémunérer seulement pour les heures d’enseignement et non pas pour le travail de préparation de leurs cours. Les profes­seurs de collège à temps plein ont mené cette bataille auparavant et ont ob­tenu la rémunération du tra­vail de préparation et d’évaluation, ce qui demande évidemment beaucoup de temps; alors cette « flexibilité » de l’employeur consiste à ne pas rémunérer les enseignants à temps partiel pour tout le travail qu’ils doivent accomplir pour pouvoir offrir des cours de qualité. »

Or, le vote d’accréditation, sou­ligne-t-elle, est avant tout « le moyen d’obtenir justice et de combattre l’idée qu’un membre du personnel scolaire à temps plein puisse avoir le droit légal d’adhérer à un syndicat alors que son collègue à temps par­tiel, qui effectue exactement le même travail, en soit dépourvu ».

La syndicalisation obligera en outre l’employeur à modifier ses priorités, ajoute-t-elle.

« Si nous réussissons à négocier l’équité d’emploi pour le personnel scolaire à temps partiel, l’employeur devra créer des postes à temps partiel pour des raisons d’ordre pédagogique et non pas seulement lorsque cela se justifie du point de vue des affaires. »

Les membres du personnel scolaire à temps partiel et de session ont dû attendre des années avant d’avoir le droit de se syndiquer, qui a finalement été reconnu dans la loi adoptée en août 2008.

La Commission des relations de travail de l’Ontario a ordonné la tenue du vote après que le SEFPO lui eut présenté des milliers de cartes de demandes d’adhésion syndicale en décembre dernier.

« L’employeur avance que la syn­dicalisation des enseignants à temps partiel des collèges modifiera en profondeur les rapports que ceux-ci entretiennent avec lui », rapporte Mme Musson. « Et nous, nous disons qu’il est enfin temps que cela se produise. Espérons que nous n’aurons pas à attendre long­temps les résultats du vote! »

« Il est à souhaiter que nous puissions commencer, dès le dé­but de la session d’été, à négocier la première convention collective des employés à temps partiel », conclut-elle.

Le SEFPO représente actuellement 16 000 membres du personnel scolaire et de soutien à temps plein dans les collèges de l’Ontario.