La fin d’une longue épreuve de six ans pour l’oncologue médical Michael Goodyear.
Après avoir vécu une dure épreuve sans précédent, le Dr Michael Goodyear, professeur de médecine à l’Université Dalhousie, a été blanchi de toutes les allégations qui avaient mené à sa suspension en 2002 par le chef de médecine d’un hôpital affilié à Dalhousie, la Régie régionale de la santé Capital.
Dans une
décision écrite rendue publique le mois dernier, le conseil d’administration de la Régie régionale a déclaré sans fondement les accusations portées contre le Dr Goodyear et a ordonné que le statut du médecin soit rétabli à celui dont il jouissait en 2002.
Le directeur général de l’ACPPU, James Turk, s’est félicité de cette décision rendue à l’issue d’une audience de 23 jours devant un comité nommé par le conseil, mais estime que le dénouement a beaucoup trop tardé et que des changements s’imposent pour faire en sorte que ce genre de situation ne puisse jamais se reproduire.
« Nous sommes ravis que le conseil d’administration ait rejeté toutes les accusations portées contre le Dr Goodyear et ordonné que celui-ci soit rétabli dans ses fonctions », a déclaré M. Turk.
« Malheureusement, le rapport du conseil reste muet sur la question de compensation à accorder au Dr Goodyear pour les pertes énormes — financières et autres — qu’il a subies depuis 2002. Nous faisons pression auprès de la Régie régionale et de l’Université Dalhousie afin que le professeur soit entièrement indemnisé pour la perte de ses gains et de la possibilité de mener des travaux de recherche et pour le dommage causé à sa réputation et à sa carrière universitaire. »
À la suite des sanctions imposées par la Régie régionale à la fin de 2002 et au début de 2003, le Dr Goodyear a perdu le droit de pratiquer la médecine, de mener des travaux de recherche, d’enseigner et d’accomplir ses autres tâches comme professeur de médecine. Son salaire ayant été réduit de 86 %, il s’est trouvé contraint de se déclarer en faillite.
« Le cas du Dr Goodyear montre à quel point il est urgent de modifier les règlements de la Nouvelle-Écosse qui régissent la profession médicale, pour qu’à l’avenir, une enquête soit menée dans les plus brefs délais au lieu de laisser planer des allégations pendant des années », a dit M. Turk, ajoutant que l’ACPPU avait écrit au ministre de la Santé de cette province pour solliciter une rencontre sur la question.
L’ACPPU a écrit également au recteur Tom Traves au sujet de l’obligation qui incombe à l’Université Dalhousie de rétablir le Dr Goodyear dans ses fonctions légitimes de professeur de médecine à la lumière de la décision reconnaissant son innocence.
« Pour ce faire, l’université devra nécessairement prendre des mesures créatives pour veiller à ce que le professeur puisse reprendre son enseignement, ses recherches et ses activités de service au sein du département de médecine, compte tenu de la multitude d’obstacles qu’il doit surmonter en conséquence de sa longue et rude épreuve », écrit M. Turk dans sa lettre.
Il signale également que l’ACPPU pressera l’université de revoir son entente d’affiliation avec la Régie régionale de sorte que la carrière universitaire des professeurs de médecine ne puisse être mise en péril par les décisions unilatérales de la direction d’un hôpital.
Les problèmes du Dr Goodyear ont commencé en octobre 2002 lorsque la Dre Elizabeth Cowden, chef de médecine de la Régie régionale et chaire de médecine à l’Université Dalhousie, a limité son droit de pratiquer en raison de préoccupations soulevées par des collègues au sujet de certaines de ses décisions médicales.