Une mine d'amiante à Thetford Mines (Québec), importante source mondiale de production d'amiante chrysotile. [Photo : Pierre Obendrauf, The Gazette (Montreal)]
Les médecins du Canada appellent le gouvernement fédéral à abandonner son soutien à l’industrie de l’amiante.
Lors de l’assemblée annuelle de l’Association médicale canadienne (AMC) tenue le mois dernier à Saskatoon, les médecins présents ont voté massivement en faveur d’une résolution demandant au gouvernement fédéral de mettre fin à son opposition à la désignation internationale de l’amiante chrysotile comme produit chimique dangereux, d’éliminer l’utilisation et l’exportation futures de l’amiante, et d’assurer la saine gestion de l’amiante actuellement en place, y compris les mesures correctives.
L’
éditorial publié dans le numéro d’octobre 2008 du
Journal de l’Association médicale canadienne déplorait que le gouvernement continue de subventionner l’Institut du chrysotile, un groupe de pression de l’industrie appelé auparavant l’Institut de l’amiante, et faisait observer que le Canada finançait les exportations d’amiante tout en refusant d’aider les pays en développement à faire face aux retombées de l’exposition à cette substance, qui durent pendant des décennies.
« Il est inexplicable que le Canada exporte de l’amiante à des pays pauvres qui ne peuvent l’utiliser sans danger », s’indignaient les auteurs de l’éditorial.
Le Canada demeure l’un des principaux pays producteurs et exportateurs d’amiante au monde — l’amiante produite au Canada est exportée dans une proportion de 95 %, principalement dans des pays émergents où les mesures de sécurité sont médiocres, voire inexistantes.
L’utilisation et l’importation de l’amiante sont interdites dans la plupart des pays industrialisés, dont l’Union européenne, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni. L’Organisation mondiale de la santé a classé toutes les formes d’amiante dans les produits cancérogènes pour l’homme.