La présidente nationale de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, Katherine Giroux-Bougard, prévient que l'éducation supérieure devient de plus en plus hors de la portée de nombreuses familles canadiennes.
Taux de chômage sans précédent, hausse des droits de scolarité et réduction de l’aide financière : une situation catastrophique pour les étudiants.
Aux prises avec un taux de chômage record, une augmentation des droits de scolarité dans les six plus grandes provinces et une diminution du soutien financier, les étudiants demeurent parmi les membres de la société les plus durement touchés par la récession.
Statistique Canada signale que le taux de chômage chez les étudiants âgés de 15 à 24 ans a atteint en juillet un sommet historique de 20,9 %. Dans l’ensemble de l’économie, l’emploi a reculé presque exclusivement chez les étudiants, plus de 150 000 postes ayant disparu depuis juillet 2008.
« Les étudiants qui n’ont pas réussi à obtenir du travail cet été seront contraints de s’endetter davantage et pourraient ne pas avoir les moyens de retourner aux études cet automne », explique Katherine Giroux-Bougard, présidente nationale de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCEE). « Les emplois d’été ne sont pas un luxe : ils servent à payer les factures. »
Un sondage Ipsos-Reid mené en août révèle que plus du tiers de la population étudiante collégiale et universitaire craigne d’être à court d’argent avant la fin du trimestre d’automne.
« Les étudiants sont dans une situation alarmante », affirme Mme Giroux-Bougard. « Bon nombre d’entre eux ne pourront joindre les deux bouts. »
Selon le sondage, 80 % des étudiants comptent travailler au cours de l’année. Les trois quarts des personnes interrogées déclarent qu’il leur faudra absolument trouver un emploi pour pouvoir poursuivre leurs études, et la même proportion soutiennent que leur travail aura un effet néfaste sur celles ci.
Les droits de scolarité, qui atteignent en moyenne près de 5 000 $ par année, constituent la dépense la plus élevée pour la plupart des étudiants des collèges et universités. En outre, selon Mme Giroux-Bougard, la si-tuation ne manquera pas de s’aggraver cet automne lorsque la plupart des provinces hausseront leurs droits de scolarité.
« En augmentant les droits de scolarité en période de crise économique, les gouvernements provinciaux laissent tomber les étudiants », déclare-t-elle. « Quant au gouvernement fédéral, malgré la récession et la morosité du marché de l’emploi, il n’a pas accru l’aide financière aux étudiants ni pris les mesures nécessaires pour réduire les droits de scolarité. »
« Le gouvernement néglige un élément essentiel à la relance éco-nomique en refusant de freiner l’endettement de sa population étudiante », a ajouté la présidente de la FCEE.