Subventions du Programme d'infrastructure du savoir : Total des subventions promises jusqu'à présent = 1,7 milliard de dollars / Projets non liés à la recherche = 53,6 %. [Photo : 2009 JupiterImages Corporation]
Moins de la moitié des fonds que le gouvernement fédéral prétend investir dans l’infrastructure de recherche des universités et des collèges servent en fait à financer des projets de recherche, conclut l’ACPPU dans son analyse des dépenses annoncées dans le budget fédéral.
L’analyse révèle que la majorité des projets bénéficiant de fonds du Programme fédéral d’infrastructure du savoir — une mesure de relance économique de 2 milliards de dollars et d’une durée de deux ans annoncée dans le Budget 2009 et vantée comme étant « un investissement sans précédent dans l’infrastructure de recherche » des établissements d’enseignement postsecondaire — sont réservés pour des travaux d’entretien qui avaient été reportés, des travaux de modernisation des installations générales sur les campus et d’autres projets d’immobilisations généraux.
À la fin d’octobre, seulement 700 millions de dollars (soit 41 %) sur le total de dépenses de plus de 1,7 milliard de dollars avaient servi à financer des projets d’infrastructure de recherche. La plus grande partie des fonds provenant du Programme d’infrastructure du savoir est affectée à l’entretien général et à la modernisation.
« Ce n’est pas que nous ne reconnaissions pas la nécessité de rénover l’infrastructure des universités et des collèges », précise le directeur général de l’ACPPU, James Turk. « Ce que nous déplorons, c’est que le gouvernement laisse faussement croire que ces fonds sont investis dans la recherche. »
Mais ce qui est pire, à son avis, c’est que, « parallèlement à cette présentation fallacieuse des faits, le gouvernement prive les chercheurs canadiens des fonds dont ils ont besoin ».
Dans le Budget 2009, le gouvernement fé-déral a annoncé également des compressions de près de 148 millions de dollars dans les budgets des trois organismes subventionnaires qui octroient l’essentiel des fonds de recherche aux collèges et aux universités du Canada.
Par ailleurs, M. Turk juge préoccupant que plus de 23 millions de dollars des fonds du Programme annoncés jusqu’ici aient été versés à au moins 14 établissements privés.
« Compte tenu du sous-financement chronique qui afflige nos établissements postsecondaires publics dans tout le pays, il est inacceptable que le gouvernement prenne les fonds publics pour financer les collèges et universités privés. »