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CAUT Bulletin Archives
1996-2016

January 2010

La science marquée par des actes de harcèlement

Les scientifiques du climat sont victimes d’une campagne de harcèlement bien orchestrée de la part des négateurs du réchauffement climatique qui veulent discréditer leurs travaux et empêcher par tous les moyens la réalisation d’ob­jectifs obligatoires de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, affirme le climatologue Andrew Weaver de l’Université de Victoria.

Le professeur Weaver et d’autres scientifiques du monde entier dé­noncent le harcèlement dirigée contre eux depuis l’affaire dite du « climategate » qui a éclaté à quelques jours de l’ouverture du Sommet de Copenhague sur les changements climatiques, après la pu­blication de courriels piratés du centre de recherches sur le climat de l’université britannique d’East Anglia.

Les « climato-sceptiques » sou­tiennent que ces échanges électro­niques tendent à infirmer la théorie du réchauffement planétaire causé par l’activité humaine, mais la communauté scientifique a depuis démontré que les informations contenues dans les courriels ont été prises hors contexte et travesties et qu’elles ne révèlent rien qui puisse contredire les preuves scientifiques incontestables à l’appui de cette théorie.

Chef de file mondial dans le domaine de la dynamique du climat et auteur principal de rapports d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (organisme créé par l’ONU et lauréat du prix Nobel de la paix 2007), M. Weaver a lui-même été la cible des détracteurs. Son bureau à l’Université de Victoria a été vandalisé deux fois, un ordinateur y a été volé et plusieurs tentatives d’intrusion sur le réseau informatique ont été détectées.

Selon lui, le piratage des courriels visait à détourner l’attention du débat de fond sur les engagements précis à prendre en matière de réduction d’émissions à la conférence de Copenhague.

« Il ne s’agit là que d’un incident parmi la multitude d’actions bien organisées par des gens qui cherchent à discréditer la science et à harceler les scientifiques. Et ceux-ci sont précisément visés parce qu’ils font clairement la preuve de l’urgence d’une intervention face aux dérèglements du climat », explique M. Weaver.

« Si au bout du compte, comme j’en suis certain, ces opposants ont pu se réjouir de l’échec complet du sommet de Copenhague, je ne crois pas que leur tactique ait eu un effet quelconque sur l’issue des négociations », ajoute-t-il. « Ce n’était rien d’autre qu’une distraction passagère. »