Dans son budget 2010, le gouvernement de la Colombie-Britannique a mis en application son intention déjà annoncée de geler, pendant au moins trois ans, les crédits alloués aux établissements postsecondaires publics et aux programmes d’aide financière aux étudiants.
Si, pour le gouvernement, cette stratégie vise à « protéger » l’éducation, pour le personnel académique, par contre, elle ne sert qu’à masquer des coupures sans fin.
Le président de la Confederation of University Faculty Associations de la Colombie-Britannique, Paul Bowles, observe que, de façon générale, les prix des biens et des services achetés par les établissements postsecondaires augmentent plus vite que les prix à la consommation.
« Le budget 2010 obligera les universités et les collèges de la province à trouver des économies d’environ 3 % ou 4 % par an sur les trois prochaines années », a dit M. Bowles.
Et il est peu probable que ce soit la fin des compressions pour autant. Une fois que le gouvernement aura équilibré le budget — ce qu’il projette d’accomplir en 2013 —, il entend affecter tous les fonds excédentaires au remboursement de la dette provinciale. Ce qui signifie que le financement de l’éducation postsecondaire pourrait être bloqué pendant plus de cinq ans.
M. Bowles prédit que la situation empirera à mesure que le gouvernement fera absorber d’autres coûts aux établissements postsecondaires publics.
« Les augmentations des primes d’assurance-maladie provinciales et des tarifs d’électricité ne sont que les premiers d’une longue liste de coûts supplémentaires qui pourront être répercutés sur les universités et les collèges », prévient-il.
Selon la présidente de la Federation of Post-Secondary Educators de la Colombie-Britannique, Cindy Oliver, le budget va à l’encontre de l’objectif déclaré du gouvernement provincial de faire des Britanno-Colombiens les gens les mieux instruits de tout le continent.
« Il est urgent que la province améliore l’accès aux études postsecondaires et multiplie les possibilités offertes aux citoyens désireux d’entreprendre ou de poursuivre des études dans ce secteur », souligne Mme Oliver. « Nos établissements sont contraints de réduire l’accès à l’éducation et à leurs programmes et services à un moment où ils devraient s’engager dans
la direction opposée. »