L'Université Crandall (anciennement l’Université baptiste de l’Atlantique) vient d’être ajoutée à la liste établie par l’ACPPU des universités et collèges qui imposent, comme condition d’embauche, l’obligation de subir un test d’obédience idéologique ou de foi.
Cette mesure fait suite à l’enquête détaillée qu’un comité spécial établi l’an dernier a menée en vertu des procédures de l’ACPPU à suivre en cas d’allégations de violation de la liberté académique résultant d’une telle obligation.
À la lumière de leur examen de divers documents ainsi que des entrevues tenues avec le recteur, le vice-recteur aux affaires académiques et le président de l’association des professeurs de Crandall, les deux professeurs chargés de l’enquête, Berkeley Fleming de l’Université Mount Allison et Jennie Hornosty de l’Université du Nouveau-Brunswick, ont conclu que l’Université Crandall imposait de toute évidence un test de foi.
« Pour être embauchés à Crandall, les candidats doivent déclarer leur foi personnelle en Jésus-Christ, avoir des points de vue personnels et professionnels qui sont conformes à la Bible et à la déclaration de foi de l’université, et maintenir un comportement quotidien respectueux du code de normes morales », peut-on lire dans
le rapport d'enquête.
Si, comme le constate le comité, l’université possède bel et bien une politique sur la liberté académique, celle-ci demeure « tout à fait incompatible » avec celle de l’ACPPU et de la majorité des universités dans le monde. Le comité estime de plus que cette politique n’est pas assortie de garanties convaincantes quant à la possibilité d’exercer le droit de libre examen dans la mesure de ses limites.
« Il n’est nullement question de mettre en cause la confession religieuse d’une université », a expliqué le directeur général de l’ACPPU, James Turk. « Il s’agit plutôt en l’occurrence de l’obligation pour les membres du corps professoral d’adhérer à une croyance religieuse particulière s’ils veulent être embauchés ou conserver leur poste. »