Le 3 décembre, les professeurs de l'Université Trent sont retournés au travail, mettant ainsi fin à une grève de deux semaines. Les deux parties ont négocié toute la nuit avant d'arriver à une entente de principe.
La parité salariale, la proportionnalité et la caisse de retraite étaient les principaux points en litige. Il importe d'ajouter que les relations de travail sont mauvaises depuis de nombreuses années à cette université.
En 1991, fatigués que l'administration finance ses activités de fonctionnement en fonction de salaires inférieurs à la norme, les professeurs ont déclenché la grève et ont obtenu une entente prévoyant la parité du salaire moyen avec un groupe d'universités de l'Ontario. Un médiateur avait proposé cette solution pour apaiser les relations de travail.
Cette année, l'administration a tenté de mettre cette entente en pièces. La réaction négative des professeurs a semblé la surprendre. L'association a alors demandé que l'on revienne à la formule adoptée.
Pour réagir à la baisse de revenus causée par les compressions du gouvernement provincial, l'administration a décidé que le poste budgétaire affecté aux professeurs à temps plein absorberait les conséquences de ces mesures. L'association a exigé que le manque à gagner soit réparti proportionnellement entre tous les postes budgétaires et qu'une formule à cet effet soit prévue dans le contrat de travail. En retour, l'association de professeurs garantirait le maintien de la tradition de l'université de fournir un enseignement de grande qualité.
La caisse de retraite illustre à son tour l'état des relations de travail à l'Université Trent. Lorsque le conseil d'administration a décidé de puiser dans la caisse de retraite, l'association l'a poursuivi en justice et a eu gain de cause. L'administration a appelé du jugement. Des griefs relatifs aux pensions suivent présentement la procédure de règlement de griefs et d'arbitrage.
L'association de professeurs a proposé que toutes ces questions soient réglées à la table de négociation, ce qui aurait évité à l'université d'engager des frais de justice considérables à l'égard de ces causes. L'administration a refusé. Elle a également refusé d'apporter des modifications mineures au mécanisme de pension qui auraient été entièrement acquittées à partir du surplus de la caisse de retraite. Voilà un bon exemple d'une fâcheuse inefficacité.
L'appui à la grève a été unanime en partie parce que la plupart des universitaires ont reconnu que l'administration n'avait pas négocié sérieusement pendant les huit mois que les deux parties ont tenté d'obtenir une convention collective.
L'administration s'est tout bonnement contentée de s'en tenir à sa position originale. Pour nombre d'universitaires de Trent, il a semblé que certains membres du conseil d'administration cherchaient à se venger de la grève de 1991 et de l'entente conclue. Il leur importait donc peu que leur intransigeance entraîne l'annulation de la session pour les étudiants.
Kevin Burkett, le médiateur, a mené sans succès une médiation intensive pendant la fin de semaine précédant le déclenchement de la grève. Vers la fin de la deuxième semaine, la médiation a repris. L'association des professeurs a proposé l'arbitrage de tous les différends non réglés. Elle a aussi bien fait comprendre qu'elle était prête à poursuivre la grève si l'administration ne voulait pas bouger.
Les détails de l'entente paraîtront dans le numéro de janvier du Bulletin. Pour plus d'information, consulter le site W3 de la TUFA - http://www.pipcom.com/~tufa.