Les trois collèges de langue française en Ontario pourraient ne recevoir aucune aide financière du gouvernement fédéral pour l'exercice financier 1998-1999. La nouvelle a été annoncée pendant la diffusion de Panorama, l'émission d'information et d'affaires publiques de TFO (la télévision francophone de l'Ontario), le mercredi 14 octobre dernier. Trois invités directement touchés par cette annonce étaient en studio pour réagir et commenter cette décision gouvernementale qui risque de compromettre les programmes d'enseignement de leur établissement respectif.
Denis Hubert, vice-président de l'administration et des finances de la Cité collégiale à Ottawa a affirmé «qu'avec le mécanisme de financement actuel, on ne peut pas arriver». Robert Mayrand, président du Collège des Grands Lacs, s'est dit inquiet «quant aux services qui ne seront plus donnés aux francophones de même que sur le retard que cela entraîne par rapport aux collèges de langue anglaise». Raymond Guindon, directeur de l'administration et des finances du Collège Boréal à Sudbury, a déclaré pour sa part que «cette décision s'avère très sérieuse et probablement désastreuse pour Boréal. Elle compromet notre croissance dans les années à venir».
Dans le cadre des programmes d'appui aux langues officielles de Patrimoine Canada, les collèges francophones ontariens bénéficient d'un financement négocié au moyen d'une entente fédérale-provinciale pour l'enseignement dans la langue de la minorité.
Le financement est accordé en fonction du nombre d'inscriptions dans les différents programmes et sur la base de projets proposés par les gouvernments provinaux et territoriaux.
Cette entente a pris fin en mars 1998 et fait présentement l'objet de négociations pour son renouvellement. Les trois collèges ont présenté une demande globale de 63 millions de dollars pour les cinq prochaines années.