Le président de l'ACPPU, Bill Graham, a condamné la tentative du gouvernement iranien de fermer l'institut d'enseignement supérieur bahá'í, le seul établissement d'enseignement postsecondaire de religion bahá'íe d'Iran.
Créé en 1987, l'institut qui est aussi connu sous le nom de Bahá'í Open University, a été le théâtre de rafles massives de la part des forces de sécurité iraniennes l'année dernière. Des dirigeants bahá'ís au Canada ont signalé que plus de 30 professeurs avaient été arrêtés au cours de ces rafles commandées par le ministère de l'information, un service de renseignements du gouvernement iranien.
Les forces de sécurité ont également saisi des dossiers et de l'équipement des classes, des laboratoires et des bibliothèques éparpillés à travers l'Iran dans des maisons et des édifices privés. Avant les rafles, l'Open University comptait près de 1000 étudiants ainsi que des professeurs et des chargés de cours bénévoles.
Dans une lettre bien sentie adressée au gouvernement iranien, M. Graham a fait remarquer que ces actions contrevenaient de manière flagrante au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels des Nations-Unies dont l'Iran est un pays signataire. Les états parties à cet acte sont tenus de garantir que «l'enseignement supérieur doit être rendu accessible à tous en pleine égalité, en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés». M. Graham enjoint le gouvernement de cesser d'exercer de la discrimination à l'égard des membres de la communauté bahá'íe et de leur garantir l'accès à l'Open University ainsi qu'à d'autres établissements d'enseignement postsecondaire en Iran.
Depuis la révolution islamique en 1979, les fidèles de la religion bahá'íe ont souffert de persécution en Iran. Le document secret du gouvernement traitant de la question bahá'íe que le conseil suprême de la révolution culturelle a élaboré en 1991 et qu'une commission des droits humains des Nations-Unies a rendu public deux ans plus tard, expliquait les projets visant à marginaliser la communauté bahá'íe d'Iran. D'après le document, le gouvernement devait traiter avec eux de manière à stopper leur progrès et leur épanouissement. Le gouvernement devait les expulser des universités, soit au moment de leur admission, soit pendant leurs études, dès que leur appartenance au bahá'ísme était connue.
Pour la communauté bahá'íe, la création de l'Open University était une tentative d'avoir accès aux études universitaires par l'entremise d'un système d'enseignement supérieur à part entière, complètement décentralisé et indépendant. Bien que la majorité des professeurs sont maintenant libérés, l'avenir de l'Open University demeure incertain. On continue de refuser l'accès des établissements d'enseignement postsecondaire aux bahá'ís.
Traduit de l'article «CAUT Condemns Iran's Raid on Bahá'í University», Bulletin, février 1999.