La campagne de sensibilisation de l'ACPPU, sur le thème «Nos universités, notre avenir», a été au coeur des discussions à la dernière assemblée du Conseil tenue à la fin d'avril.
David Robinson, nouveau directeur des communications de l'ACPPU, a donné un avant-goût des projets qui seront mis en oeuvre pour le lancement officiel de la campagne visant à sensibiliser le public aux conséquences de la réduction du financement gouvernemental, de la hausse des frais de scolarité et du phénomène de la commercialisation de plus en plus présent dans les collèges et les universités du Canada. Le 14 septembre, l'ACPPU lancera à l'échelle nationale sa campagne de sensibilisation du public. Puis, du 29 au 31 octobre, une importante conférence sur la commercialisation de l'enseignement postsecondaire aura lieu, suivie le 18 novembre, d'un lobby au palier fédéral.
Passant ensuite à une discussion sur les stratégies de communications et de relations avec les médias, Robinson a montré aux membres un certain nombre de sondages d'opinion et leur a signalé quelques défis importants que l'ACPPU et ses associations devront relever.
Selon Robinson, le premier défi de l'ACPPU sera de se faire connaître des médias et du public en général, ce qui n'est pas le cas actuellement. Pour y parvenir, l'ACPPU est en train de dresser une liste complète de médias, se prépare à publier régulièrement des lettres d'opinion aux journaux et transmet ses nouvelles publications ainsi que de la documentation à des journalistes et à des chroniqueurs importants.
Il a également fait remarquer que les médias conventionnels, à quelques exceptions près, risquent de réagir négativement aux revendications en faveur du financement de base accru des universités et des collèges et d'un revirement de la situation en ce qui concerne la commercialisation de l'enseignement et de la recherche. Il sera donc essentiel de prévoir la réaction de la presse conservatrice et de répliquer rapidement aux critiques.
Après cette présentation, les délégués des associations locales et provinciales ont eu droit à un cours accéléré sur les relations avec les médias. Groupés en ateliers, les délégués ont reçu un communiqué de presse fictif dans lequel leur gouvernement «provincial» annonçait son intention d'éliminer le système de la permanence. Soumise à une échéance serrée, chaque équipe devait rédiger une déclaration à l'intention des médias en réaction à l'annonce du gouvernement.
Chaque atelier a choisi des porte-parole pour animer une conférence de presse simulée, complétée de journalistes et de photographes, devant tous les délégués du Conseil.
Bob Rupert, professeur de journalisme à l'Université Carleton, et Gail Lem, ex-journaliste du Globe and Mail et maintenant vice-présidente des médias au Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier, ont campé des journalistes persuasifs. Vincent Mosco, professeur de communications à l'Université Carleton, et Tom O'Brien, représentant national des communications au Congrès du travail du Canada, ont fait part de leurs observations pour chacune des conférences de presse.
De leur expérience avec les journalistes, les délégués ont tiré d'importantes leçons, soit essayer d'illustrer leurs arguments par des exemples concrets, être aussi concis que possible, essayer de faire des déclarations qui peuvent être citées et ne jamais discuter avec un journaliste car il aura toujours le dernier mot.
À la fin de leur communication, les journalistes et les observateurs ont donné leurs derniers conseils aux délégués.
«Vous devez admettre que nombre de journalistes sont peut-être sympathiques à votre cause», a déclaré Gail Lem. «Cependant, vous devez aussi vous mettre à leur place et comprendre les contraintes auxquels ils font face. Compte tenu du degré de concentration des médias au Canada, de nombreux journalistes s'auto-censureront de crainte d'offenser un propriétaire qui est probablement le seul joueur sur le terrain.»
Bob Rupert a insisté sur le besoin, pour l'ACPPU et ses associations, d'être plus accessibles dans leurs communications avec les médias.
«Vous n'avez pas besoin de rendre votre message simpliste», a ajouté Rupert. «De fait, vous devez communiquer votre message avec plus d'intelligence.»
Tom O'Brien était du même avis et il a souligné le fait que les professeurs de collège et d'université devaient chasser l'image élitiste qu'ils projettent : «Le public en général vous perçoit comme des gens inaccessibles et élitistes. Il est donc important que, dans vos communications, vous ne renforciez pas ce stéréotype en vous exprimant en termes théoriques et larges. Utilisez des exemples concrets et des histoires vraies. Montrez aux gens que vous êtes capables de parler de ces questions avec émotion.»
«Il est capital que nous respections le public dans l'élaboration de notre stratégie globale de communications», a ajouté Vincent Mosco. «Nous ne pouvons tout simplement pas écarter leurs préoccupations sur l'impôt ou la réduction de leur paie. Nous devons reconnaître que ces préoccupations sont légitimes et les convaincre que ces problèmes empireront si nous n'améliorons pas le financement de l'éducation dès maintenant.»
Traduit de l'article «Making the News -- Workshop Helps Associations Get Their Message out».