Une université privée est en voie de création à Squamish, une petite ville située à trente kilomètres au nord de Vancouver.
Ce projet est avancé par David Strangway, ex-recteur de l'Université de Colombie-Britannique, qui espère ainsi renforcer et diversifier le tissu social et économique de la ville de même que pallier les aléas de l'industrie forestière.
La société immobilière Amon Lands Ltd, située à Vancouver, a offert un terrain de 405 hectares pour le nouvel établissement universitaire.
En outre, la municipalité semble disposée à modifier le zonage du terrain pour la construction d'habitations et de commerces. La vente de ces parcelles de terrain permettra de construire l'établissement universitaire et de créer un fonds de dotation qui fournira des bourses aux jeunes incapables de payer les frais de scolarité de 25 000 $.
Selon M. Strangway, l'université proposée sera entièrement privée et indépendante du financement public. Il soutient qu'elle ne concurrencera pas les universités publiques du Canada, que son curriculum sera axé sur les arts libéraux et que ses professeurs ne feront pas de recherche.
Ce projet soulève toutefois de nombreuses questions quant à son caractère indépendant car, au bout du compte, l'université de M. Strangway sera indirectement financée par des deniers publics et ne sera donc plus vraiment privée. Nous avons l'exemple de deux universités, respectivement en Grande-Bretagne et en Australie, qui dépendent de plus en plus des crédits publics.
Lors de son assemblée générale tenue en avril, le Conseil de l'ACPPU a adopté une résolution s'opposant à la création d'établissements d'enseignement privés à but lucratif conférant des grades. Le Conseil a par ailleurs exprimé sa profonde inquiétude devant la possibilité que des gouvernements, au Canada, octroient des chartes à ce genre d'établissement.