Selon une étude récente de Statistique Canada, les étudiants de l'enseignement postsecondaire se sont endettés plus que jamais auparavant et ils trouvent de plus en plus difficile de rembourser leurs prêts.
En 1990-1991, un étudiant sur cinq éprouvait de la difficulté à rembourser son prêt contre un étudiant sur trois en 1995-1996. Le taux de défauts de paiement et la valeur moyenne des prêts en défaut de paiement ont tous les deux augmenté pendant la période de six ans. Les étudiants des établissements d'enseignement privés avaient le plus haut taux de défauts de paiement, lequel a atteint 38 p. 100 en 1995-1996.
Dans l'ensemble, la dette moyenne d'un étudiant détenant un baccalauréat, après le rajustement en fonction de l'inflation, a augmenté de 129 p. 100 depuis 1982. Pendant la même période, la dette des étudiants de collège a augmenté de 140 p. 100.
Plus lourdement endettés dans les années 1990, les étudiants sont aussi plus susceptibles de déclarer faillite. Cependant, la Loi sur la faillite et l'insolvabilité a été modifiée en 1998 de telle sorte que les étudiants ne peuvent se libérer de l'obligation de rembourser leur prêt d'études par la voie de la faillite que dix ans après avoir terminé leurs études. Plus tôt au cours de l'année, la Fédération ca-nadienne des étudiantes et des étudiants a contesté devant les tribunaux ces modifications au motif qu'elles sont discriminatoires envers les étudiants d'université et de collège.
Par ailleurs, selon Statistique Canada, les étudiants d'université font face cette année à une autre importante hausse des droits de scolarité attribuable à la réduction du financement gouvernemental. En effet, partout au Canada, les droits de scolarité ont grimpé en moyenne de 7,1 p. 100. La hausse la plus marquée est en Ontario, soit 9,6 p. 100, et la plus faible, en Colombie-Britannique, soit 0,8 p. 100.
Depuis 1990-1991, les droits de scolarité moyens dans les programmes d'arts du 1er cycle ont augmenté de 126 p. 100. La plus forte hausse revient à l'Alberta où les droits de scolarité moyens ont presque triplé, passant de 1 244 $ à 3 658 $.
Les droits de scolarité sont devenus une importante source de revenus pour les universités à mesure que le financement gouvernemental diminue. En 1996-1997, par exemple, les droits de scolarité ont représenté 16 p. 100 du revenu de fonctionnement des universités, le double de 1980-1981. Pendant la même période, les subventions gouvernementales sont passées de 74 p. 100 à 58 p. 100 du revenu de fonctionnement total.
Traduit de l'article «Students Sink Deeper in Debt».