elon des statistiques rendues publiques le mois dernier, les droits de scolarité et les subventions du secteur privé permettent aux universités d'augmenter leurs recettes alors que les subventions gouvernementales sont en baisse.
Malgré la réduction des deniers publics depuis quelques années, le revenu total des universités en 1997-1998 excédait de 4,5 p. 100 celui de l'année précédente. Cet écart est presque entièrement attribuable à la hausse des droits de scolarité.
En 1997-1998, les droits de scolarité représentaient presque le cinquième des recettes des universités canadiennes, le niveau le plus élevé jamais encore égalé. Les étudiants versent 2,4 milliards de dollars en frais de scolarité, une hausse de 10 p. 100 sur l'année précédente et une hausse de 30 p. 100 sur les cinq années précédentes.
En proportion du revenu, les droits de scolarité étaient plus élevés en Nouvelle-Écosse (28,2 p. 100) qui est suivie de près par l'Ontario (23,6 p. 100).
Par ailleurs, les subventions et les contrats fédéraux, provinciaux et municipaux réunis octroyés aux universités continuent de diminuer. Ainsi, les crédits publics ont baissé de plus de 13 p. 100 par rapport à il y a cinq ans. La proportion des revenus que les universités reçoivent des gouvernements est passée d'environ 64 p. 100 en 1992-1993 à un peu plus de 55 p. 100 en 1997-1998.
Les universités du Québec ont obtenu la plus large proportion de revenus provenant de subventions et de contrats gouvernementaux, soit 67,8 p. 100. Les étudiants québécois représentent toutefois seulement 13,6 p. 100 du revenu total des universités.
Les statistiques révèlent en outre que les universités se tournent de plus en plus vers le secteur privé pour combler la diminution des crédits publics. Dans l'ensemble, les dons et les subventions du secteur privé représentaient jusqu'à 9 p. 100 du revenu total en 1997-1998, une hausse de 6,8 p. 100 par rapport aux cinq années précédentes. Les universités de l'Ontario dépendent le plus des fonds privés qui représentaient plus de 11 p. 100 des recettes totales en 1997-1998.
«Ces données viennent justifier notre inquiétude face à la dépendance de plus en plus grande des universités envers les droits de scolarité et les fonds privés», a déclaré Jim Turk, directeur général de l'ACPPU.
«Les droits de scolarité qui grimpent en flèche diminuent l'accessibilité des universités. Les dons du secteur privé sont souvent conditionnels et peuvent compromettre l'intégrité et l'indépendance des universités. Les gouvernements doivent reconnaître que les droits de scolarité et les fonds privés ne peuvent tout simplement pas remplacer le financement public de base.»
Traduit de l'article «Increased Student Fees Raise University Revenues».