De nombreux professeurs et étudiants de l'Université Trent sont outrés par le projet de la rectrice Bonnie Patterson visant à restructurer l'université, notamment à fermer et à vendre le collège Peter Robinson et le collège Trail, deux des populaires collèges de Trent situés au centre-ville.
Les opposants sont d'autant plus furieux que le projet de la rectrice, annoncé le mois dernier, a été déposé juste trois jours après que le conseil d'université eut voté contre.
«Il est très, très inhabituel qu'un recteur annule la décision d'un conseil d'université», a déclaré le professeur Ian McLachlin, farouchement opposé à la fermeture des collèges. «Nous sommes nombreux à percevoir cette façon d'agir comme une attaque contre la procédure normale de l'université.»
Le projet de fermeture des deux collèges du centre-ville se fonde sur le rapport d'un groupe de travail de 11 membres mis sur pied par la rectrice plus tôt cette année. Selon ses détracteurs, il se compose presque exclusivement d'administrateurs et de gestionnaires. En vertu du projet, l'université utilisera le produit de la vente des deux collèges pour financer partiellement l'agrandissement du campus principal au coût de 70 millions de dollars. Les sommes manquantes proviendront du Superfonds de croissance de la province de l'Ontario et de dons privés.
Les professeurs et les étudiants des deux collèges menacés de fermeture ont réagi vivement et énergiquement. Un certain nombre de manifestations ont eu lieu et une pétition, signée par plus de 150 entreprises du centre-ville, a été présentée au conseil d'administration le mois dernier.
Dans l'intervalle, le président du comité du conseil d'université sur l'aménagement et l'utilisation de l'espace exhorte l'administration à consacrer plus de temps à l'étude des répercussions des changements proposés.
Le professeur McLachlin et d'autres personnes opposées à la fermeture des collèges préviennent que la rectrice et le conseil d'administration ouvrent la voie à une contradiction juridique en annulant la décision du conseil d'université.
«Le conseil d'université devra discuter de ce qu'il doit faire avec une rectrice qui ne respecte pas ses souhaits» a ajouté M. McLachlin. «Je ne pense pas que la réputation d'aucun recteur de Trent n'ait souffert autant.»
Même si le conseil d'administration a donné son feu vert, le dossier est loin d'être réglé. La collectivité universitaire semble divisée non seulement sur les mérites du rapport de la rectrice mais aussi sur la manière opportune dont elle a imposé son point de vue.
Les critiques s'inquiètent de la façon dont la rectrice a agi en empêchant la collectivité de Trent de participer à ces décisions qui transformeront radicalement l'aspect physique et spirituel de l'université.
Selon les critiques,.en passant outre à l'avis du conseil d'université, la rectrice Patterson a réduit au silence l'organe de direction légalement habilité des universitaires. Puisque cette fois-ci, elle était prête à ignorer le conseil d'université, ils se demandent si elle ne prendra jamais au sérieux ses recommandations à l'avenir.
Traduit de l'article «Trent to Sell Colleges».