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Les Archives du Bulletin de l'ACPPU, 1992-2016

février 2000

Compétences et esprit d'entreprise

Un groupe d'experts du gouvernement fédéral, mis sur pied pour déterminer si le Canada manquait de main-d'œuvre compétente, recommande que tous les paliers du système d'éducation, de l'élémentaire au postsecondaire, soient réformés de manière à répondre aux besoins des entreprises.

Dans son rapport définitif intitulé Viser plus haut. Compétences et esprit d'entreprise dans l'économie du savoir, dont l'ACPPU a obtenu copie, le Groupe d'experts sur les compétences conclut que le Canada ne manque pas de compétences «techniques» mais que, par contre, la population ne possède pas les compétences «essentielles» pour communiquer et travailler en équipe dont le milieu des affaires a besoin de nos jours. Pour remédier à cette lacune, le groupe d'experts propose que le gouvernement s'assure que les écoles, les universités et les collèges inculquent aux étudiants et aux étudiantes un esprit d'entreprise plus compétitif.

«Le rapport du groupe d'experts manque complètement le but», a déclaré le directeur général de l'ACPPU, Jim Turk. «Les écoles et les universités du Canada n'ont pas été créées pour servir les entreprises. La santé de notre pays dépend de l'éducation au sens large de nos citoyens et citoyennes.»

D'après le rapport, qui sera rendu public plus tard ce mois-ci après avoir été présenté au cabinet fédéral, les écoles doivent mieux servir les intérêts des employeurs en faisant la promotion de principes commerciaux.

Les auteurs du rapport soutiennent que l'innovation, l'entrepreneuriat et la prise de risque ne sont pas des caractéristiques associées habituellement aux Canadiens et Canadiennes qui se perçoivent comme davantage préoccupés par l'équité et la justice que par la compétitivité et la création de la richesse. C'est d'ailleurs ainsi qu'ils sont perçus par les autres.

Le groupe d'experts, composé notamment de Jacquelyn Thayer-Scott, rectrice du University College of Cape Breton, de Tim O'Neill, économiste en chef de la Banque de Montréal, et de représentants des industries manufacturières et des technologies de pointe, recommande aux gouvernements de collaborer avec les groupes de pression de l'industrie et du milieu des affaires, entre autres la Chambre de commerce du Canada et la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, pour refaire les programmes d'études et s'assurer que l'esprit d'entreprise est un élément fondamental de l'enseignement primaire, secondaire et postsecondaire.

«Le rapport constitue une tentative grave de détournement du système d'éducation du Canada», a mis en garde M. Turk. «L'ACPPU fera d'intenses pressions pour empêcher que les écoles, les universités et les collèges du Canada soient les otages d'intérêts particuliers.»

Traduit de l'article «Skills Panel Calls for Business Ed».