Après une campagne de syndicalisation de dix jours, l'Association of Professors of Bishop's University (APBU) a demandé l'accréditation d'une nouvelle unité de négociation pour le personnel universitaire contractuel.
Selon Thomas Hood, chef de la campagne de syndicalisation, un groupe d'instructeurs à temps partiel, depuis longtemps insatisfait des salaires peu élevés, de la précarité d'emploi et du manque de ressources pour le personnel enseignant à contrat, est l'instigateur de cette campagne.
«Nous avons été très déçus que les négociations de l'automne dernier entre l'administration et les professeurs réguliers n'apportent au personnel contractuel aucune amélioration importante», a déclaré M. Hood, instructeur en philosophie à temps partiel. «De toute évidence, notre situation ne pouvait s'améliorer à moins que nous décidions de former un syndicat.»
Le groupe a examiné diverses solutions mais s'est réjoui que les professeurs réguliers prennent l'initiative d'inviter le personnel contractuel à se joindre à l'APBU, ce qui était son premier choix.
Lors d'une réunion de l'association tenue en février, les professeurs à temps plein ont voté massivement en faveur de l'adhésion de tous les universitaires fournissant un enseignement. Encouragé par la manifestation de solidarité de leurs collègues à temps plein, le groupe a commencé à pressentir de futurs membres et à leur demander de signer des cartes de membre.
Dix jours plus tard, les organisateurs syndicaux avaient recruté 85 p. 100 de l'unité de négociation, y compris les instructeurs à temps partiel, les tuteurs du programme de rédaction anglaise et les instructeurs de musique. Les organisateurs prévoient recruter encore 5 p. 100 de membres pendant l'étude de la demande d'accréditation syndicale.
Selon la présidente de l'APBU, Loretta Czernis, les nouveaux membres insuffleront une nouvelle vigueur à l'association. «C'est un moment excitant pour nous», a-t-elle déclaré.
Elle a signalé que les universitaires contractuels devront se forger une identité syndicale. «Ils composent une unité de négociation toute récente et nombre d'entre eux ne se sont jamais rencontrés. Ils doivent s'entendre sur un avenir commun en tant que groupe, fondé sur les buts et les principes que l'APBU défend depuis 26 ans, notamment la liberté intellectuelle, une voix forte dans la direction de l'université ainsi que des salaires et des avantages justes.»
L'association attend les résultats de la demande d'accréditation. Prévoyant que l'accréditation sera acceptée, le syndicat enquête présentement auprès des nouveaux membres sur leurs priorités en vue des négociations de leur première convention. Les négociations se dérouleront en même temps que celles des professeurs à temps plein et des bibliothécaires.
Les universitaires à temps plein et contractuels sont confiants que les deux unités compteront des points en faisant front commun à la table de négociation.
«Je conseille aux autres instructeurs à temps partiel du Canada de prendre le taureau par les cornes et de se syndiquer sans tarder», a déclaré M. Hood. «La différence de traitement entre les professeurs réguliers et les contractuels a atteint des proportions absurdes et scandaleuses.»
«D'après notre expérience, la syndicalisation peut se faire très rapidement quand les circonstances s'y prêtent et grâce à l'aide de l'ACPPU.»