Une étude rendue publique en avril par l'Association canadienne du personnel administratif universitaire révèle que les universités canadiennes font face à une accumulation de 3,6 milliards de dollars d'entretien différé.
« Les installations des universités se sont détériorées au point que la capacité de l'infrastructure matérielle de sous-tendre la mission et les fonctions principales d'enseignement et de recherche est menacée », préviennent les auteurs du rapport Point de non-retour : Le besoin urgent de renouvellement des infrastructures des universités canadiennes.
L'étude, qui évalue la valeur des réparations d'entretien et des travaux de remplacement différés de 51 universités, conclut également que la hausse prévue des effectifs étudiants d'ici dix ans exercera encore plus de pression sur l'infrastructure matérielle et peut nuire à l'enseignement et à la recherche.
Selon Bill Graham, président sortant de l'ACPPU, le rapport confirme ce que la plupart des universitaires savent déjà sur l'état lamentable des infrastructures des universités canadiennes. Il souligne par ailleurs que les administrateurs ont réagi aux restrictions budgétaires non seulement en réduisant le budget d'équipement mais aussi en sabrant les ressources humaines et les services aux étudiants, des secteurs qui méritent également une attention immédiate.
« Il ne fait pas de doute que les gouvernements doivent investir de toute urgence dans les réparations des salles de cours, des laboratoires, des résidences et d'autres édifices », ajoute M. Graham.
Un rapport détaillé sur les finances des universités, que l'ACPPU a publié au début de l'année, révèle que les dépenses pour l'enseignement et la recherche non subventionnée ont augmenté plus lentement que tout autre secteur d'activité, après les dépenses en immobilisations. M. Graham incombe toutefois une partie de la responsabilité aux administrateurs.
« Il faudra davantage d'aide financière des gouvernements pour rétablir la santé des universités canadiennes et un engagement de la part des administrateurs universitaires à impartir des fonds aux ressources humaines, aux services aux étudiants et à l'entretien différé, des secteurs qui sont les principales victimes du sous-financement des universités », conclut M. Graham.
Résumé de l'article « The Crumbling of Higher Education ».