Le ministre des Finances Paul Martin a annoncé que son gouvernement afficherait un excédent budgétaire inattendu de 12,3 milliards de dollars pour l'exercice financier 1999-2000. Toute cette abondance, cependant, servira à réduire la dette fédérale.
Les personnes estimant qu'il vaudrait mieux dépenser ce surplus dans les programmes sociaux, lesquels ont supporté le gros des mesures austères de réduction du déficit des années 1990, ont immédiatement critiqué cette manne-surprise.
« Le gouvernement fédéral nage littéralement dans l'opulence », a déclaré Tom Booth, président de l'ACPPU. « Le vieil argument selon lequel nous ne pouvons nous permettre de dépenser des fonds publics au titre de l'éducation, des soins de santé ou des programmes de lutte contre la pauvreté ne tient plus. »
Il a fait remarquer que le gouvernement affichait déjà un surplus de 11,4 milliards de dollars pour le premier trimestre du présent exercice financier, indiquant ainsi que le surplus pourrait atteindre de 20 à 30 milliards de dollars cette année.
Lors d'une conférence de presse à Ottawa, le ministre Martin a déclaré qu'une croissance économique plus forte que prévu et une hausse presque nulle des dépenses de programmes ont entraîné un surplus bien supérieur aux prévisions d'un budget équilibré pour 1999-2000.
M. Booth a toutefois ajouté que M. Martin avait délibérément adopté des prévisions budgétaires très conservatrices afin de dissimuler l'ampleur réelle du surplus fédéral. « Paul Martin dépasse constamment ses prévisions de plusieurs millions. En adoptant des mesures trop conservatrices, il peut prétendre que le gouvernement dispose de peu d'argent pour réinvestir dans l'éducation et d'autres programmes. Puis, d'année en année, il se retrouve avec un surplus plus élevé qui est aussitôt appliqué à la dette, une dette réduite à la dérobée. »
M. Booth a également signalé que, dans leur soi-disant programme équilibré annoncé pendant la campagne électorale fédérale de 1997, les Libéraux avaient promis d'affecter la moitié de l'excédent budgétaire aux dépenses sociales et l'autre moitié à la réduction de l'impôt et de la dette.
Enfin, M. Booth a fortement recommandé au ministre des Finances de consacrer une plus large portion du surplus prévu de cette année à la réduction du déficit social croissant provoqué par les compressions que le gouvernement fédéral a exercées sur la santé, l'éducation et l'aide au revenu.
Traduit de l'article « Federal Government Posts Record Surplus ».