Après plusieurs mois de négociations infructueuses, l'Association des bibliothécaires, des professeures et professeurs de l'Université de Moncton (ABPPUM) demandait le 13 décembre dernier au ministre du travail du Nouveau-Brunswick de nommer un conciliateur. Ce dernier fut désigné la semaine suivante, et les rencontres entre les parties concernées devraient débuter à la mi-janvier. Comment en sommes-nous arrivés là, et que peut-on entrevoir pour l'avenir?
Nous nous étions très bien préparés à ces négociations. En 1998-1999, un de nos comités a fait une refonte de la convention collective. En février, notre Comité de négociation a consulté tous nos membres pour recueillir leurs préoccupations et suggestions. Enfin, lors d'une demi-journée d'études tenue le 26 mars, un sondage sur les priorités a fourni des données très instructives.
Notre Comité de négociation (formé en octobre 1998) était prêt à négocier au début de mai, mais la partie patronale ne l'était pas : son équipe n'a été constituée que le 25 mai, et elle a fait retarder l'échange des deux projets au 31 août : avant cette date, à leur insistance, il n'y a eu que quelques rencontres en mai et juin pour finaliser le protocole de négociation. Depuis le 31 août, les deux parties se sont rencontrées à seize reprises, et, en décembre, il est devenu évident que les offres patronales sur les points essentiels étaient carrément inacceptables.
Nous réclamons notamment une réduction de la charge d'enseignement, un fonds de développement professionnel, et des augmentations salariales substantielles, pour obtenir la parité salariale avec nos collègues anglophones.
La partie patronale offre l'étape de carrière et une augmentation salariale de 1 % par année au cours des trois prochaines années. C'est là une indication claire du manque de respect de cette administration pour nos membres, ce dont nous nous plaignons depuis des années. C'est aussi une source importante de mobilisation dans cette campagne.
Nous avons organisé plusieurs activités cet automne pour sensibiliser et mobiliser nos membres : Un débat-midi, tenu le 21 octobre sur la réforme universitaire; trois collègues de la Mount Allison Faculty Association sont venus nous présenter le bilan de leur grève et de leurs négociations; une rencontre, le 26 novembre, avec la présidente et le président sortant de la Caisse de défense de l'ACPPU; la publication, depuis la mi-octobre, de sept bulletins d'information InfoNégos.
Un Comité de mobilisation a été créé, des macarons et des pancartes ont été préparés, et une Assemblée générale spéciale convoquée le 16 décembre dernier a donné un appui unanime au Comité de négociation et au Bureau de direction pour les démarches effectuées à ce jour et celles à venir et à une grève éventuelle.
Greg Allain est président de l'ABPPUM