Le mois dernier, dans le cadre d'une journée de lobbyisme national organisée par l'Association canadienne des professeures et professeurs d'université (ACPPU) et la fédération québécoise des professeures et professeurs d'université (FQPPU), plus de 60 professeurs et universitaires des collèges et universités de tout le pays ont demandé à Ottawa d'augmenter le financement pour l'enseignement postsecondaire.
« Nous sommes ici pour dire aux parlementaires fédéraux que nos universités et nos collèges sont au point de rupture », a déclaré le président de l'ACPPU, Tom Booth, au cours d'une conférence de presse sur la colline du Parlement le 26 avril. « Si le gouvernement croit réellement à l'importance de l'accès à un enseignement postsecondaire de haute qualité pour notre avenir socio-économique, il est donc temps qu'il le soutienne par un financement suffisant. »
M. Booth a fait remarquer que, depuis 1992, les dépenses réelles par habitant au titre de l'enseignement postsecondaire ont chuté de plus de 14 p. 100 et les subventions octroyées aux universités ont diminué de plus de 25 p. 100.
« La mesure la plus positive que le gouvernement fédéral pourrait prendre serait d'assurer de façon régulière et équitable le transfert des fonds nécessaires aux provinces pour payer les dépenses liées à l'enseignement postsecondaire», a ajouté la présidente de la FQPPU Arpi Hamalian. « Seule une telle mesure permettrait aux provinces d'assumer leurs propres responsabilités envers l'enseignement et la recherche universitaires. »
Au tout début de leur campagne-éclair d'une journée, M. Booth et Mme Hamalian ont rencontré M. Peter Adams, député libéral et président du caucus du gouvernement sur l'éducation post-secondaire. Ils ont ensuite rencontré le ministre des Finances Paul Martin pendant une heure.
M. Booth a affirmé qu'il a parlé avec insistance de la loi sur l'enseignement postsecondaire proposée par l'ACPPU avec M. Martin, qui a admis que le mécanisme actuel utilisé par Ottawa pour contribuer au financement de l'éducation comporte des lacunes. La loi servirait à réformer le mécanisme de transfert de fonds d'Ottawa aux provinces pour financer l'enseignement supérieur tout en établissant des normes nationales, telles que l'accessibilité et la prestation sans but lucratif, que les provinces devraient respecter.
« Je crois que M. Martin était surpris et impressionné d'apprendre que nous avions l'appui des professeurs du Québec sur la loi proposée », a affirmé M. Booth. « C'est vraiment cela qui a attiré son attention. »
« Lorsque M. Martin a demandé si les professeurs du Québec appuyaient la loi, je lui ai répondu d'un ton sans équivoque que nous parlions au nom de tous à ce sujet », a affirmé Mme Hamalian.
M. Booth a déclaré que M. Martin conseillait vivement à l'ACPPU et à la FQPPU de « promouvoir la loi » auprès des premiers ministres provinciaux et du public.
Les représentants de l'ACPPU ont également rencontré le vice-premier ministre Herb Gray, le ministre des Affaires intergouvernementales Stéphane Dion, le chef du Bloc Québecois Gilles Duceppe et le chef du Parti progressiste-conservateur Joe Clark. La réunion prévue avec M. Stockwell Day a été annulée à la dernière minute face aux suppositions croissantes sur l'avenir politique du chef de l'Alliance canadienne.
Plus tôt au cours de la journée, le bureau du premier ministre Jean Chrétien a reçu plus de 10 000 cartes postales signées, recueillies par l'ACPPU, demandant au gouvernement d'augmenter le financement de l'enseignement postsecondaire dans les universités et les collèges.
Au cours des prochaines semaynes, M. Booth et Mme Hamalian doivent rencontrer la ministre du Développement des ressources humaynes Jane Stewart et le ministre de l'Industrie Brian Tobin qui n'étaient pas disponibles pendant la journée de lobbyisme.